Projet phare de l’Association of Southeast Asian Nations (ASEAN), la communauté économique de l’Asean (AEC) a prévu d’entrer en vigueur à partir du mois de décembre 2015, c’est à dire dans à peu près un an.
Plus qu’une simple zone de libre échange, l’AEC se veut créatrice d’un marché unique en vue de stimuler la compétitivité des pays membres.
Les 10 pays de l’ASEAN représentent un marché de 630 millions de consommateurs, et si l’Asean était un pays, ou un ensemble intégré de manière fédérative, le produit intérieur brut de ses 10 membres serait l’équivalent de la septième plus grande économie du monde, devant la Californie.
Avec un produit intérieur brut combiné de 2.4 trillions de dollars les 10 économies de l’Asean représentent une économie cumulée d’une taille considérable : 25 % plus importante que celle de l’Inde en 2013.
En vingt ans, le PIB moyen par habitant dans les pays de l’ASEAN a triplé, pour atteindre environ 4000 dollars. Mais ce chiffre recouvre des disparités importantes d’un pays à l’autre, avec 980 dollars en Birmanie et plus de 53 600 à Singapour et 5800 en Thaïlande.
La longue marche vers une Communauté économique de l’ASEAN
Depuis sa création comme bloc politique et pacte de sécurité à la suite de la guerre du Vietnam, l’ASEAN a parcouru beaucoup de chemin pour évoluer récemment vers la réalisation d’un programme économique ambitieux. Son dernier projet est d’instaurer une Communauté économique de l’ASEAN (AEC) à partir du 31 décembre 2015.
Le plan pour atteindre l’objectif de 2015 prévoit que la création de l’AEC repose sur quatre piliers, dont les degrés d’avancement sont très variables selon les domaines et les pays.
Le dernier rapport DoingBusiness publié par la Banque mondiale, illustre à sa façon les disparités qui peuvent exister au sein d’un ensemble aussi hétérogène que l’Asean.
L’Asean réunit en effet à la fois le premier de la classe en matière de facilités de faire des affaires (Singapour) et le Myanmar qui est proche du denier rang (177 sur 189) qui est aussi le pays d’Asie le plus mal noté, à l’exception de l’Afghanistan.
La libre circulation des marchandises
L’Asean compte déjà un certain nombre de réalisations remarquables sur le premier pilier qui concerne la création d’un marché et d’une zone de production unique.
Le plus grand succès concerne la réduction des droits de douane suite à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange de l’Asean : les tarifs préférentiels commun entre l’ASEAN-6 (Brunei, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et la Thaïlande) sont proche de zéro. En conséquence, plus de 70 % du commerce intra-ASEAN n’encourt aucun tarif, et moins de 5% est soumis à des droits supérieurs à 10%.
Cependant le commerce intra régional reste beaucoup moins important que dans les autres zones de libre échange : seulement 25 % (60% environ pour les pays de l’UE) des exportations de marchandises de la région vont à vers d’autres pays de l’Asean, une proportion qui est demeurée à peu près constante depuis 2003.
Les Etats membres de l’ASEAN sont parfois en concurrence les uns avec les autres et les barrières non tarifaires sont encore nombreuses: les coûts d’importation et d’exportation sont 24 % plus élevés dans l’Asean que vers et en provenance de Chine.
Une grande partie de la réticence à abandonner les obstacles au commerce et à l’investissement découle d’un désir de protéger les entreprises locales de la concurrence étrangère, une force assez puissante pour amener certains à se demander si une communauté économique intégrée est vraiment réaliste compte tenu des disparités très importantes de la région.
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Pour en savoir plus
Les 17 et 18 novembre se déroule à Bangkok 11e Forum Asean, organisé par les Conseillers du Commerce Extérieur, à l’hotel Pullman de Bangkok (BTS Victory Monument)
Le 18 novembre, l’Alliance française et l’Irasec organisent un débat intitulé “ASEAN, perspectives 2015/2025” avec
– Jean-Christophe Victor (Directeur scientifique / LEPAC)
– Kavi Chongkittavorn (Assistant Group Editor / The Nation)
– Arnaud Dubus (Journaliste / RFI)
– Paul Dumont (Conseiller du Commerce Extérieur de la France)
– Bruno Jetin (Chercheur en économie / IRASEC),
– Arnaud Leveau (Chercheur en sciences politiques / Université Chulalongkorn)
– Chayodom Sabhasri (Chercheur en économie / Université Chulalongkorn)
– Punchada Sirivunnabood (Chercheur en sciences politiques / Université Mahidol).
Lieu : Auditorium de l’Alliance Française Bangkok, 179 Thanon Witthayu
Billets : Etudiants et membres : 200 bahts – Non membres : 250 bahts – Billets en vente à l’Alliance française
Traductions simultanées en deux langues : français, thaïlandais
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