Souvent, les défis environnementaux paraissent trop insurmontables et trop vastes pour envisager ne serait-ce que de les aborder de loin.

Mais en matière de pollution, tout indique que l’espoir est permis : des villes comme Santiago, au Chili, et Bangkok, en Thaïlande, prouvent que des mesures visant à juguler la pollution restaurent la santé des habitants et leur procurent des avantages économiques directs.

Pensri vend de la nourriture sur le bord d’une route à Bangkok tandis que Francisca est infirmière à Santiago. Il y a une vingtaine d’années, ces deux femmes souffraient de pathologies liées à la pollution.

Aujourd’hui, grâce aux mesures audacieuses prises pour assainir leurs villes, elles sont en bonne santé. Découvrez comment le Chili et la Thaïlande ont ouvert la voie à la lutte contre la pollution et, ce faisant, amélioré la vie de leurs habitants et leur dynamisme économique.

Voici des années, Santiago baignait dans un brouillard constant. L’air, irrespirable, était source de pathologies et d’inconforts pour ses habitants.

« J’avais une crise tous les 15 jours », se souvient Francisca Illanes, 25 ans, sujette à des étouffements provoqués par la pollution atmosphérique. « Ma mère devait m’emmener aux urgences, pour que l’on me mette un masque à oxygène. »

À des milliers de kilomètres de là, les habitants de Bangkok avaient les mêmes problèmes. Vendeuse ambulante de produits alimentaires, Pensri était aux premières loges pour ce qui concerne la pollution :

« L’air était souvent noir de fumée et, à cette époque, je n’étais pas en très bonne santé », témoigne-t-elle en évoquant les rues de la capitale thaïlandaise dans les années 70.

La ville a pris les mêmes dispositions que Santiago et obtenu les mêmes résultats encourageants : introduction de normes pour les émissions, disparition progressive du plomb dans l’essence, réduction du nombre de rickshaws polluants dans les rues… toutes ces mesures ont eu un impact positif sur le quotidien des habitants.

« La qualité de l’air était mauvaise mais, aujourd’hui, ça va mieux », constate Pensri.

« Je me sens en meilleure forme parce que je respire moins de gaz d’échappement. Comme la qualité de l’air s’améliore, ma santé s’améliore aussi. »

Alors que les deux-roues y constituent le principal moyen de transport, Bangkok a également incité les motocyclistes de la ville à opter pour un moteur à 4 temps.

« Depuis que j’ai un moteur à 4 temps, je me sens bien mieux », constate Thongpoon Nawimarnm, coursier à moto depuis 20 ans. « Je pense que [l’air] est devenu plus pur avec ce changement et c’est une bonne chose de pouvoir respirer librement. »

Les interventions à Bangkok et Santiago soulignent un point essentiel : s’atteler à la pollution atmosphérique permet de changer le quotidien des habitants, alors même que les villes continuent de s’étendre.

Selon les Nations Unies (a), les centres urbains devraient accueillir 2,5 milliards d’habitants supplémentaires d’ici 2050, 90 % de cette augmentation étant concentrés en Afrique et en Asie. Urbanisation croissante rime certes avec risque de pollution grandissante mais ce phénomène est aussi l’occasion de déployer des politiques et des infrastructures pour diminuer les sources d’émissions toxiques, à l’instar de ce qu’ont fait le Chili et la Thaïlande.

 

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