Certains milieux bouddhistes ont demandé à la commission chargée de rédiger le texte constitutionnel, d’y inscrire le bouddhisme comme religion nationale.Le débat sur la place du bouddhisme dans les institutions, dans un pays où les bouddhistes représentent près de 95% de la population, est ancien.

En 1997, dans les mois qui avaient précédé la rédaction de l’actuelle Constitution, une campagne visant à faire du bouddhisme la religion nationale avait échoué, ses opposants faisant valoir qu’un tel changement risquait de nuire à l’unité de la nation.
Depuis la reprise des violences, en 2004, dans le sud à majorité musulmane du pays (2), le débat a ressurgi et un groupe de nationalistes bouddhistes fait signer des pétitions pour réclamer que la future Constitution comporte une clause faisant du bouddhisme la religion nationale. A défaut, il fait valoir que ses partisans pourraient voter contre le texte lors du référendum prévu pour le mois de septembre prochain.

Ce que demandent précisément les groupes bouddhistes est que l’article 2 de la Constitution («La Thaïlande a un régime de gouvernement avec le roi pour chef de l’Etat») devienne: «La Thaïlande a un régime de gouvernement avec le roi pour chef de l’Etat et le bouddhisme comme religion nationale». A l’appui de leur revendication, ils ne mentionnent pas les violences du sud, mais mettent en avant le fait que l’inscription du bouddhisme dans la Constitution obligera l’Etat à mieux préserver les lieux historiques du bouddhisme dans le pays (stupa, temples anciens, etc.)

Au début du mois d’avril, un éditorialiste du Bangkok Post, Sanitsuda Ekachai, soulignait le fait que «cette campagne nationale en faveur de la religion (bouddhiste) s’inscrit dans un contexte caractérisé par une forte paranoïa au sein du clergé (bouddhique) dirigée contre l’islam du fait des violences dans le sud». Des distributions de tracts expliquant que l’islam est une menace pour le bouddhisme thaïlandais ont eu lieu, expliquait encore l’éditorialiste, mais les Thaïlandais ne doivent pas s’y laisser prendre. Les extrémistes des deux bords tentent de faire valoir leur point de vue.

D’un côté, les extrémistes musulmans voudraient faire croire qu’il existe une guerre de religion menée contre la minorité musulmane du sud, opprimée par la majorité bouddhiste. De l’autre, les extrémistes bouddhistes mettent en avant les assassinats de moines bouddhistes dans le sud pour expliquer que leur religion est menacée.

Toujours dans le Bangkok Post, on pouvait lire que «de telles craintes ne sont pas dénuées de fondement, mais pour autant elles ne justifient pas que le bouddhisme soit consacré religion officielle par la Constitution. Les bouddhistes nationalistes sont sans doute animés des meilleures intentions, mais ils devraient tenir compte des susceptibilités des adeptes d’autres confessions, en particulier des musulmans.

D’autant que dans le sud, où les violences paraissent sans fin, le fossé d’incompréhension entre musulmans et bouddhistes se creuse toujours davantage, si bien que toute tentative d’officialisation du bouddhisme pourrait être facilement exploitée par les extrémistes. Dans d’autres régions, les musulmans modérés, qui sont aussi patriotes que leurs concitoyens bouddhistes, pourraient se sentir rejetés par un tel texte, au point de se demander s’ils sont encore des citoyens thaïlandais à part entière» (cité dans Courrier International, n° 858, 12 avril 2007).

Le projet définitif du texte constitutionnel est annoncé pour le mois de juillet prochain.

Notes

(1) L’expression thaïlandaise employée peut se traduire par «religion nationale» ou «religion officielle», plutôt que par «religion d’Etat». Praphutasasana pen sasana prajam chart nai wai lang rattamanoon se traduit, mot à mot, par: «Le bouddhisme est la religion habituellement pratiquée dans la nation, (ce qui est inscrit) dans la Constitution.»

(2) Plus de 2 000 personnes ont trouvé la mort depuis 2004 dans les trois provinces du sud du pays, situées le long de la frontière avec la Malaisie. Les attaques et les attentats ont visé aussi bien des mosquées que des pagodes, des musulmans que des bouddhistes.

3 comments
  1. Il fut une époque les obscurantistes étaient les chrétiens, tandis que les musulmans faisaient rayonner science et culture dans tout le bassin méditerranéen. Toute religion, utilisée à mauvais escient par quelques avides de pouvoir, peut être interprétée et mise en oeuvre de façon très destructrice pour tous.

  2. Bonjour les amis thailandais,
    Je suis Vietnamienne et j’habites en France. Le bouddhisme est une religion toujours moderne, paisible, belle, tolérante et scientifique. Elle est très ouverte et bien pour la démocrtie. Je suis pour le bouddhisme et éventuellement Catholique ou les autres Religions mais pas du tout l’Islam. Nous avons tous vu les pays islamistes sont des pays très violents. Je ne veux pas voir le monde retourne à l’âge de moyen âge. La civilisation de l’homme a payé très cher pour arriver à ce point d’aujourd’hui. Je ne veux pas aucun pays bouddhist ou catholique ou de l’autre religion ressemblant au Afghanistan. L’afghnistan était un pays bouddhiste et maintenant, on voit bien la réalité quand un pays devient musulman. Protegez vous votre pays. Et je dis la même chose pour tous les pays dans le monde, évitez l’islam. Nous ne voulons que notre enfants et nos petits enfants vivrent dans l’enfer.
    Amitié

  3. Hallo j’aımeraı bıen vouloır prendre des contacts avec le bouddhısme pratıque par Dalaı Lama et sı possıble s’y addherer ou s’ınscrıre.Je vous remercıe beaucoup pour votre aıdes et ınformatıons . Je seraı vraıment très content de lıre dans les prochaıns jours de vos nouvelles conseıls et ınformatıons mercı encore une foıs a tres bıentot.

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