La Thaïlande célébrait hier la cérémonie du Labour royal (Royal Ploughing Ceremony Day) à Bangkok, qui marque le début de la saison des pluies et des semis du riz en Thaïlande.

La cérémonie royale du Labour, ou Raek Na Khwan (แรกนาขวัญ) en thaï, qui doit déterminer si les récoltes seront favorables, se déroule chaque année sur la place Sanam Luang, non loin du Palais royal.

La cérémonie traditionnelle et colorée s’est déroulée hier matin à partir de 8h et a été présidée par Sa Majesté le Roi Maha Vajirarongkorn.

Pendant cette cérémonie, deux bœufs sacrés labourent un sillon dans le sol accompagnés par les brahmanes (prêtres hindous) de la Cour royale qui chantent et soufflent dans des coquilles de conque.

Ensuite sept plats contenant de l’herbe, du riz, du maïs, du sésame, du soja, de l’eau et de la liqueur sont proposés aux deux bœufs sacrés, Phra Kho Perm et Phra Kho Poon.

« Cette année, les bœufs royaux ont mangé du riz, prédisant des céréales et des fruits abondants », a déclaré un responsable du ministère de l’Agriculture, Meesak Pakdeekong, en lisant l’interprétation. . « 

Cette années les bœufs ont mangé du riz, ce qui selon les prévisions du brahmane signifie des céréales et des fruits abondants et une production alimentaire suffisante pour cette année.

Le Premier ministre, le général Prayut Chan-o-cha, les ministres, les représentants du gouvernement et du corps diplomatique et les agriculteurs y ont également assisté.

Une fois la cérémonie terminée, les spectateurs se précipitent pour récupérer des grains de riz dans les sillons qui sont considérés comme porte bonheur. Ils mélangeront ceux-ci à leurs propres semences de riz pour avoir une bonne récolte.

Une origine incertaine mais ancienne

Cette tradition remonte à la période du Royaume de Sukhothaï (1220-1349) mais elle avait été abandonnée en 1936.

C’est le roi Bhumibol Adulyadej , qui l’a restaurée en 1960 dans le cadre de la réimplantation des traditions nationales pour favoriser l’unité du pays.

Elle serait d’origine brahmanique et le prince Siddhârta (avant de devenir Bouddha) y aurait participé. Cette tradition semble venir de Chine et d’Inde.

Des immigrants venus de Chine l’auraient importée, l’adaptant aux rites déjà pratiqués dans le Royaume. Une deuxième option penche pour une origine cambodgienne ou l’on pratiquait déjà cette coutume.

Une cérémonie pleine de symboles

La veille de jour J, des rituels sont préparés au Temple du Bouddha d’Émeraude dans le Palais Royal, en présence des moines bouddhistes et des prêtres brahmanes.

Le roi désigne alors le maître de la cérémonie et les moines bénissent l’eau ainsi que le riz

La cérémonie suit toujours le même déroulement :

Deux bœufs royaux tracent trois sillons dans lesquels sont déposés des semences de riz. Ces semences sont ensuite arrosées d’eau sacrée.

On offre alors aux bœufs sept écuelles contenant de l’herbe, du riz, du maïs, des haricots, du sésame, de l’alcool et de l’eau.

Le choix des bœufs va prédire la qualité et la nature de la prochaine récolte.

Le riz ou le maïs annoncent l’abondance de céréales et de poisson, les haricots et le sésame pour la viande et le poisson, l’eau et l’herbe pour la pluie, la nourriture, la viande et les récoltes en général mais aussi les inondations…

L’alcool est plutôt favorable au commerce, aux transports et à l’économie en général.

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