Jay Fai, ou Auntie Fai, règne sur sa cuisine depuis plus de trente ans dans le centre du vieux Bangkok, où elle sert de succulentes portions de nouilles aux crevettes et au crabe, cuites au feu de bois. 

A 70 ans elle vient de recevoir une étoile au guide Michelin, lors du lancement de la première édition de Bangkok.

Elle est la seule dans cette catégorie à avoir reçu une étoile, aux cotés d’autres restaurants comme Le Normandie, situé dans l’hôtel de luxe Mandarin Oriental, ou Gaggan un des restaurants les plus réputés de Bangkok, qui a remporté la première place dans la prestigieuse liste des 50 meilleurs restaurants asiatiques deux années de suite.

Ouvert tous les jours dans la vieille ville de la capitale thaïlandaise, à proximité du temple Golden Mount qui domine Bangkok, le restaurant de Jai Fai (voir carte plus bas) a été l’une des 17 étoiles récompensées par Michelin après des mois d’inspections secrètes.

Chawadee Nualkhair, un blogueur de rue basé à Bangkok, a déclaré: “Jay Fai est comme la reine de la nourriture de rue thaïlandaise. Elle aurait pu faire n’importe quoi avec sa notoriété: une chaîne de restaurants, d’autres restaurants de rue, un établissement secondaire chic, mais elle ne l’a pas fait. Elle est restée dans  son shophouse en plein air avec ses deux woks. Je suis content qu’elle ait enfin une reconnaissance. ”

Jay Fai est aussi connue pour son look excentrique avec ses lunettes de ski pour se protéger les yeux des projections d’huile bouillantes en provenance des woks géants qu’elle manipule avec dextérité dans son minuscule shophouse.

Très attendu, le guide Michelin de Bangkok arrive plusieurs mois après que les autorités ont semé le doute sur la scène culinaire locale, après avoir annoncé subitement qu’ils interdiraient les stands de cuisine en plein air dans les rues principales de la capitale pour des raisons d’hygiène et de sécurité.

Le plan n’a cependant été que partiellement appliqué suite au tollé qu’il a provoqué dans de nombreux quartiers de Bangkok.

La capitale thaïlandaise rejoint donc Singapour, Shanghai, Séoul, Hong Kong, Kyoto, Osaka, et Tokyo en tant que capitales alimentaires asiatiques jugés dignes du fameux guide rouge de la compagnie française de pneus, publié pour la première fois à l’intention des automobilistes français en 1900.