L’ ex Premier ministre de Thaïlande, Thaksin Shinawatra, dont les propos sont censurés dans les medias Thailandais sur ordre de la junte militaire (au pouvoir depuis le 19 septembre dernier), a lancé un appel dans les medias américains pour le rétablissement de la démocratie dans son pays.

Dans des déclarations à des médias américains (le quotidien Wall Street Journal et la chaîne de télévision CNN), M. Thaksin, 57 ans, qui vit désormais en exil après plus de cinq années au pouvoir, a une nouvelle fois nié toute implication dans les mystérieux attentats du Nouvel An à Bangkok (3 morts, 42 blessés).

Et il a affirmé qu’il souhaitait ardemment revenir dans son pays comme “simple citoyen”, sans aucun rôle politique.

M. Thaksin, renversé il y a quatre mois lors d’un coup d’Etat sans effusion de sang organisé par l’armée avec le soutien de conseillers du roi, a déclaré au Wall Street Journal que “les Thaïlandais avaient la démocratie dans le sang” et qu’ils ne pourraient “tolérer” un gouvernement non élu pour une période supérieure à “un an, un an et demi”.

L’accès à CNN par le câble a été bloqué en Thaïlande pendant l’interview lundi soir et les chaînes de télévision locales n’ont pas rediffusé ces déclarations.

La semaine dernière, la junte militaire avait fermement recommandé aux organes audiovisuels de ne plus rapporter les déclarations de M. Thaksin faites par le truchement de son avocat en Thaïlande.

Les autorités ont durci leur attitude vis-à-vis de M. Thaksin. Le 10 janvier, elles avaient annoncé que les passeports diplomatiques du Premier ministre renversé et de son épouse avaient été annulés en raison de la dégradation de la sécurité en Thaïlande et d’un regain d’activité politique attribué à M. Thaksin.

L’ex-Premier ministre qui, depuis septembre, a vécu en exil principalement entre Londres et Pékin, se trouve actuellement à Singapour où il a été reçu par le vice-Premier ministre, S. Jayakumar, qualifié de “vieil ami”.