Trois agences thaïlandaises de prévisions économiques ont affirmé que l’économie continuerait de croître en 2010, et en dépit de l’impact des troubles intérieurs. Mais la violence politique des deux derniers mois aura une incidence sur les revenus du tourisme.

Le Comité économique et social national pour le développement (NESDB), la Banque de Thaïlande et le ministère des Finances ont tous les trois souligné  l’importance des exportations qui  restent le principal moteur de l’économie thaïlandaise. Les exportations sont essentielles pour la croissance, car elles représentent environ 70% du PIB.

Or malgré les troubles récents les exportations thaïlandaises ont fait un bond depuis le début de l’année, profitant pleinement de la reprise économique mondiale. Cependant les estimations se repartissent sur une plage de 3,5 a 5,5% selon les organismes.

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La croissance thaïlandaise devrait pouvoir résister aux effets négatifs de la crise politique en raison du rôle positif des exportations, qui profitent de la reprise mondiale

Le secrétaire général du NESDB, l’agence de planification d’État, estime que la croissance économique de la Thaïlande cette année ne sera pas inférieure a 3,5% – 4,5% comme prévu précédemment. L’année prochaine, le Conseil s’attend à ce que l’économie thaïlandaise augmente de 3,5% à 4,5% à nouveau.

Mais la violence politique des deux derniers mois aura une incidence sur les revenus du tourisme.  Les arrivées de touristes devraient baisser à 14,1 millions, au lieu de 15,5 millions prévus en raison des 74 jours de troubles et manifestations dans le centre ville de Bangkok.

Les troubles ont occasionné 52 milliards de baht en pertes de revenus, une réduction de 33 milliards de bahts de la consommation intérieure et une diminution de 60 milliards de bahts de l’investissement, selon le Bureau Politique budgétaire (FPO, Fiscal Policy Office). Le FPO estime cependant que l’économie va quand même augmenter de 4% à 5%, soutenue par l’amélioration des exportations.

Ces prévisions dépendent aussi de l’évolution de la crise de la dette publique des PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne) qui ajoute un facteur de risque mondial, en dépit du plan de sauvetage financier de l’Union européenne de 120 milliards d’euros.

Paiboon Kittisrikangwan, un adjoint du gouverneur de la Banque de Thaïlande, a également déclaré le secteur des exportations enregistre toujours un flux régulier de commandes, notamment pour les produits électroniques et  l’automobile.

La Banque de Thaïlande reste la plus optimiste et prévoit que l’économie thaïlandaise sera en croissance comme prévu de 4,3% à 5,8% cette année et 3% à 5% l’an prochain malgré les troubles politiques.