L’embarras de la Thaïlande pour accueillir le 14e sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), fait vraiment peine à voir.

Le précédent gouvernement thaïlandais de Somchai avait dans un premier temps décidé de le déplacer à Chiang Mai, où il s’était lui même réfugié pour se mettre à l’abri des manifestations la PAD, puis avait fini par annoncer son ajournement pur et simple.

Aujourd’hui le gouvernement Abhisit ne semble pas plus à l’aise sur la question: la couleur des chemises à changé (les pro Thaksin de l’UDD sont vêtus de chemises rouges, mais utilisent des méthodes assez peu différentes des chemises jaune du PAD), mais ils menacent à leur tour de perturber le sommet de l’ASEAN, si le parlement n’est pas dissout et de nouvelles élections convoquées en Thailande.

Les 10 États membres de l’ASEAN

D’où l’idée de déplacer le sommet de Bangkok dans la station balnéaire de Hua Hin, dont les accès sont plus facile à contrôler. Hua Hin est une station balnéaire dans la province de Prachuap Khiri Khan, à quelque 280 kilomètres au sud de Bangkok, où se situe le palais d’été de la famille royale thaïlandaise.

Mais la ville de Hua Hin ne possède pas d’aéroport capable d’accueillir de gros porteurs, ce qui signifie que les des dirigeants des dix pays de l’association régionale devront s’y rendre par la route. Plutôt embarrassant, sans parler des risques de sécurité que représente un trajet terrestre aussi étendu.

M. Abhisit a précisé que, contrairement à la coutume, ce sommet se déroulerait en deux temps, avec d’abord fin février les réunions des 10 membres de l’Asean, puis fin avril les réunions entre les membres de l’Asean et les partenaires associés (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie, Nouvelle-Zélande).

Devant tant de tergiversations, au sein de l’ASEAN, au moins trois membres – le Vietnam, le Laos et le Cambodge – ont suggéré que la Thailande renonce à la présidence de l’ASEAN cette année .

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a aussi demandé a ce que la calendrier des réunions soit modifié en se demandant publiquement

« si tous les leaders de l’Asean et ceux d’autres pays comme la Chine et la Corée auront le temps de revenir trois fois en Thaïlande »

D’autant que les protestataires anti-gouvernementaux de l’Alliance démocratique contre la dictature (UDD) ont déclaré vouloir bloquer tout lieu où pourrait se tenir le sommet de l’ASEAN le mois prochain dans le royaume.

Alors après Bangkok, Chiang Mai et Hua Hin, pourquoi pas Phuket ? Au moins l’île dispose d’un aéroport international convenable, et là au moins la marine royale thaïlandaise ne risque pas de rater l’interception des flibustiers de l’UDD.