La Cour criminelle de Bangkok a condamné à trois ans de prison ferme  pour négligence, deux cadres responsables de la gestion du club Santika, dont l’incendie le 31 décembre 2008 avait provoqué la mort de 66 personnes et de nombreux blessés.

En rendant un verdict assez exceptionnel en Thaïlande dans les affaires de non respect des normes de sécurité, la Cour pénale de Bangkok a prononcé des peines de prison fermes à l’encontre du gérant du Santika et du responsable des effets spéciaux de la soirée du nouvel an 2009.

Le procureur avait initialement inculpé sept personnes: le gérant du Santika Wisuk Setsawat, Boonchu Laosenat, le responsable de la société d’effets spéciaux Focus Sound System, Thawatchai Sithumma, directeur des opérations du club; Pongthep Jinda, son gestionnaire de divertissement; Wuthipong Wailikree, directeur du marketing duSantika; et Ariya Sarawut, le chanteur du groupe Burn qui a été accusé d’avoir allumé les feux d’artifice susceptible d’avoir déclenché l’incendie mortel dans le club.

Santika Ekkamai à Bangkok
Les autorités de Bangkok avaient promis à la suite de la tragédie du Santika une application plus sévères des normes de sécurité dans les autres clubs de la capitale.

Le tribunal a jugé Wisuk et Boonchu, coupable de négligence entraînant la mort de 66 personnes, en violation des articles 290, 300 et 301 du Code criminel et de la loi régissant les lieux de divertissement.

Wisuk, alias «Sia Khao”, et Boonchu ont été condamnés à trois ans de prison chacun, et la société Sound System a été condamnée à une amende 20.000 bahts.

Les deux hommes ont également été condamnée à payer un total de 87 millions de baht en compensation aux familles des victimes qui ont été tuées et blessées lors de l’incendie. Les autres accusés ont été acquittés.

La cour a ensuite remis Wisut et Boonchu en liberté sous caution de 500.000 bahts chacun en attente de l’appel.

Plusieurs rescapés de l’incendie qui avait fait 66 morts pendant la nuit du réveillon, avaient confirmé l’absence d’alarmes, de système d’arrosage anti incendie (sprinkler), et de sorties de secours. Les autopsies avaient également révélées que plusieurs victimes étaient décédées après avoir inhalé des fumées très toxiques, provenant de la combustion de matériaux utilisés pour la décoration de la discothèque.

Les autorités de Bangkok avaient  promis à la suite de cette tragédie une application plus sévères des normes de sécurité dans les autres clubs de la capitale.

La tragédie du Santika, un club réputé parmi les nombreux établissements du quartier d’Ekkamai avait révélé le fait que les règlements élémentaires de sécurité,  sont en général peu respecté en Thaïlande. C’est la « mai pen rai » attitude qui prévaut généralement, et le club Santika avait déjà fait l’objet de plusieurs rappel à l’ordre pour le non respect des normes de sécurité.

Ironiquement le Santika fêtait le 31 décembre 2009 non seulement la nouvelle année, mais aussi sa fermeture, suite à de multiples problèmes administratifs et judiciaires.

Voir aussi : Thaïlande: les défis de la sécurité