De la Malaisie à Singapour en passant par le sud de la Thaïlande, les fumées indonésiennes font tousser l’Asie du Sud-Est, perturbant le trafic aérien et entraînant de graves conséquences sanitaires pour la population.

Depuis trois mois, les provinces indonésiennes de Riau (île de Sumatra) et du Kalimantan occidental (île de Bornéo) sont ravagées par d’immenses incendies de forêt.

Des incendies volontaires, qui visent à fertiliser ou défricher des terres cultivables de manière rapide et peu coûteuse.

Une épaisse fumée s’étend aux pays voisins, en Asie du Sud-Est, et entraîne des infections respiratoires pour des dizaines de milliers de personnes, des fermetures temporaires d’écoles et des perturbations du trafic aérien.

Plus de 43 millions d’habitants vivent dans les zones touchées et la Thaïlande et les Philippines sont désormais affectées par ces fumées qui auraient provoqué des infections respiratoires chez 500 000 personnes.

En Thaïlande des vents forts en provenance du nord-est et de la pluie, ont eu récemment un effet positif pour dissiper la brume qui a couvert une grande partie du sud de la Thaïlande au cours des dernières semaines.

Une première alerte avait déjà été constatée dans la semaine du 7 octobre: la brume avait alors touché les provinces de Songkhla, Yala, Pattani et Satun ainsi que Phuket.

Selon Chatchai Promlert, directeur de la prévention des catastrophes du gouvernement royal thaïlandais, la quantité de matière particulaire (PM) de l’air dans le sud de la Thaïlande a diminué et est maintenant dans une fourchette de 58-87 microgrammes par mètre cube d’air. La norme internationale de sécurité est  de 120 microgrammes.

La culture sur brûlis est aujourd’hui utilisée en toute illégalité par des entreprises de plantation pour défricher à moindre frais.

Un procédé illégal

La pollution en provenance d’Indonésie trouve son origine dans les feux de forêts qui servent à préparer la récolte d’huile de palme, une huile très bon marché et utilisée pour cuisiner dans de nombreux pays de la région, dont la Thaïlande.

Comme chaque année au mois de septembre d’importants feux de forêts ont lieu en Indonésie, provoqués par la culture sur brûlis, souvent utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation dans les zones tropicales.

En 1997 et 1998, des incendies similaires avaient obscurci le ciel d’une partie de l’Asie du Sud-Est pendant des mois, provoquant de nombreuses perturbations, sur la santé publique et le trafic aérien, et causant des pertes économiques estimées à 9,3 milliards de dollars.

Avec l’aide de drones, Greenpeace a filmé des images à la bordure du parc national de Gunung Palung, un important réservoir de biodiversité au sud de la province du Kalimantan occidental qui abrite une des plus grandes populations d’orangs outans sauvages au monde

Ces feux sont également une source importante d’émissions de gaz à effet de serre qui menacent le climat de la planète, en particulier à cause des importantes quantités de carbone stockées dans les tourbières.

Les propres études du gouvernement indonésien montrent que la destruction des tourbières et la déforestation sont responsables de près des deux tiers de ses émissions de gaz à effet de serre.

La quantité d’oxyde de carbone émise selon le World Ressources Institute (WRI) serait équivalente à ce que produit dans le même temps l’ensemble de l’activité économique des Etats-Unis.

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