Lorsqu’en 1986, la Chine a commencé à construire le premier d’une série de barrages sur le Mékong, presque personne dans les pays situés en aval n’y a prêté attention. Mais aujourd’hui, alors que la Chine s’apprête à terminer un quatrième barrage pour générer de l’électricité sur la partie supérieure du plus grand fleuve d’Asie du Sud, de nombreuses voix s’inquiètent des impacts environnementaux pour les autres pays riverains.

C’est en 1986 que la Chine a commencé à construire des barrages sur le cours supérieur du fleuve, appelé Lancang tant qu’il coule en territoire chinois. Aujourd’hui, 3 sont terminés, le 4e, le plus grand, construit à Xiaowan, sera achevé en 2012. Tous sont situés au nord de la frontière du Laos dans la province du Yunnan. 12 autres doivent être construits au Laos et au Cambodge avec l’aide des ingénieurs chinois.

En mai 2011 un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement et de l’Institut asiatique de technologie (AIT) a averti que le plan de la Chine prévoyant une cascade de huit barrages sur le Mékong, (où il s’appelle Lancang), pourrait présenter «une menace considérable» pour la rivière et ses richesses naturelles. En juin 2010, le Premier ministre thaïlandais a remis une pétition appelant à un arrêt de la construction des barrages. Elle a été signée par plus de 11.000 personnes, des agriculteurs de subsistance et de nombreux pêcheurs qui vivent le long de la rivière et ses nombreux affluents.

Si les craintes des experts se vérifiaient à leur pire niveau, la situation sur le fleuve pourrait entraîner de graves tensions avec les voisins méridionaux de la Chine
Si les craintes des experts se vérifiaient à leur pire niveau, la situation sur le fleuve pourrait entraîner de graves tensions avec les voisins méridionaux de la Chine. Illustration: http://yaleglobal.yale.edu/

Si les craintes des experts se vérifiaient à leur pire niveau, la situation sur le fleuve pourrait entraîner de graves tensions avec les voisins méridionaux de la Chine.

Le 8 avril 2010, lors de la grande sècheresse qui avait frappé la Chine et l’Asie du Sud-est, l’ambassade de Chine à Bangkok avait organisé une réunion d’information pour tenter de désamorcer les critiques provenant des sociétés civiles des pays de l’organisation du Mékong.

En 2010, la situation du fleuve Mékong était problématique : depuis plus de 50 ans, son niveau n’avait jamais été aussi bas et la Mekong River Commission alertait sur le niveau du Mekong – qui traverse la Chine, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.

Beaucoup se tournent vers la Chine, lui réclamant des explications

En quinze ans, le fleuve est devenu une turbine à produire de l’électricité. Ce qui faisait écrire récemment à l’un des éditorialistes du Bangkok Post : « Les barrages chinois tuent le Mékong ». Les associations écologistes accusent les autorités chinoises de manquer de transparence sur la gestion de leurs  réservoirs, profitant de leur position dominante puisque le pays est situé à la source.

Articles en français sur Controverses autour des barrages chinois sur le Mékong. et en anglais sur http://yaleglobal.yale.edu/content/dams-china-turn-mekong-river-discord