La Thaïlande, renommée pour sa biodiversité opulente, ses vastes littoraux et son secteur agricole dynamique, est profondément enracinée dans son milieu naturel. Toutefois, elle est confrontée, tel bien d’autres Etats, à des défis environnementaux majeurs.

La déforestation s’étend, l’urbanisation progresse et les effets du changement climatique s’accentuent. Dans ce contexte, l’emploi de l’imagerie satellitaire s’affirme comme un outil indispensable pour la surveillance environnementale. En fournissant une vue d’ensemble inégalée, elle révolutionne les stratégies de protection et de gestion durable à l’échelle nationale, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles approches et solutions pour la préservation de la précieuse biodiversité thaïlandaise.

Activités de télédétection en Thaïlande

Le programme national de télédétection de la Thaïlande a été lancé en 1971 par la décision du cabinet dans le cadre de l’utilisation pacifique de la technologie spatiale. Par la suite, la Thaïlande a été admise par la NASA pour participer aux programmes de recherche Landsat-1, Skylab EREP et Landsat-2. Cette collaboration a permis de recevoir d’informations actualisées et précises, indispensables aux diverses agences gouvernementales engagées dans la planification du développement et la gestion des ressources naturelles à l’échelle nationale.

Les données Landsat ont trouvé des applications diverses, couvrant des domaines tels que l’agriculture, la sylviculture, l’utilisation des sols, la géologie, l’océanographie, l’hydrologie et la surveillance environnementale. Le caractère multidisciplinaire de ces données a favorisé la collaboration entre les gestionnaires de ressources, les décideurs et les techniciens, tous unis dans la poursuite d’objectifs communs. Plusieurs projets ont ainsi atteint un stade quasi opérationnel.

Actuellement il est possible de télécharger des images satellite haute résolution à partir de diverses sources, notamment des fournisseurs commerciaux spécialisés dans la distribution d’imagerie satellitaire. Ces entreprises proposent une variété de produits d’imagerie satellitaire adaptés à différents besoins, tels que la surveillance environnementale, la planification urbaine et la gestion des situations d’urgence. De plus, certaines agences gouvernementales et institutions de recherche offrent également un accès à des images satellite haute résolution à des fins non commerciales. Cependant, il convient de noter que l’utilisation de ces images satellite peut être soumise à des droits d’utilisation et à des accords de licence spécifiques. Par conséquent, il est essentiel d’examiner attentivement les conditions générales avant de télécharger et d’utiliser des images satellite.

Les activités de télédétection en Thaïlande connaissent une croissance soutenue, notamment grâce à des programmes de formation spécialisée, tels que ceux offerts aux scientifiques et techniciens thaïlandais aux États-Unis. Ces initiatives visent à renforcer les compétences nationales dans le domaine de la télédétection.

De plus, la Thaïlande se positionne comme un partenaire régional dans le domaine de la télédétection, prête à collaborer avec d’autres pays asiatiques dans le cadre de projets de recherche conjoints. Cette coopération favorise le partage de connaissances, le développement technologique et la résolution de défis communs liés à la surveillance de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles.

Changement climatique et surveillance côtière

Les vastes étendues côtières de la Thaïlande sont exposées aux impacts du changement climatique, notamment à l’élévation du niveau de la mer et à l’intensification des tempêtes. L’utilisation de images satellites haute résolution permet de recueillir des données cruciales sur ces transformations, en surveillant l’érosion des côtes, les schémas d’inondation, ainsi que la santé des écosystèmes marins tels que les récifs coralliens et les mangroves. Ces renseignements jouent un rôle primordial dans l’élaboration de stratégies d’adaptation visant à sécuriser les populations côtières et à préserver la diversité biologique marine.

Les données hydrologiques obtenues par satellite représentent une ressource précieuse pour la gestion des ressources en eau, offrant une utilité pratique dans la planification, la conception et l’exécution de projets liés à l’eau pour diverses applications pratiques, telles que l’optimisation des systèmes d’irrigation.

La surveillance des inondations et l’évaluation des dégâts qui en découlent peuvent bénéficier de l’utilisation des données Landsat, tandis que des données en temps réel sont indispensables pour la prévision et l’alerte aux inondations. 

Environ 29 organismes se servent de données satellitaires dans leurs recherches. Les principaux utilisateurs sont le Département royal des forêts, le Département de l’aménagement du territoire, le Département de l’agriculture, le Bureau de l’économie agricole, le Département des ressources minérales, le Département royal de l’irrigation et l’Office national de l’environnement.

Développement durable de l’agriculture

L’agriculture représente le pilier de l’économie thaïlandaise, toutefois, elle engendre également des défis environnementaux, notamment liés à l’utilisation de l’eau et des pesticides. L’imagerie satellitaire offre une solution pour surveiller les pratiques agricoles, évaluer la santé des cultures et anticiper les rendements. Ces images satellites haute résolution favorisent l’adoption de techniques agricoles précises, l’optimisation des ressources et la réduction de l’impact sur l’environnement. De plus, elles contribuent à une gestion plus efficace des ressources en eau, un enjeu crucial dans les régions thaïlandaises confrontées à la sécheresse.

La contribution la plus significative du satellite Landsat à la Thaïlande réside probablement dans le domaine de l’agriculture. Les données Landsat sont essentielles pour distinguer les cultures principales, estimer les surfaces cultivées et anticiper les rendements futurs. De plus, des images satellites récentes peuvent être efficaces pour évaluer les dommages causés aux cultures par divers phénomènes tels que la sécheresse, les inondations, les tempêtes et les invasions de criquets.

Les données Landsat ont été utilisées pour améliorer les pratiques agricoles, notamment pour les cultures économiquement importantes, l’évaluation des rizières à l’échelle nationale, ainsi que l’estimation des zones de plantation de noix de coco et de caoutchouc le long de la côte est et dans certaines provinces du sud de la Thaïlande. 

Le ministère de l’agriculture utilise largement l’imagerie Landsat comme base cartographique dans de nombreuses applications et la création de cartes des ressources agricoles pour les régions du centre et de l’est de la Thaïlande. Une analyse économique a démontré que l’utilisation des données Landsat est très rentable.

Protection des forêts et reboisement

La déforestation en Thaïlande, résultant de l’expansion de l’agriculture et de l’urbanisation, représente une menace majeure pour les forêts du pays. Les satellites offrent un moyen précis de surveiller l’évolution du couvert forestier et d’identifier les zones sujettes à l’abattage illégal. De plus, les images satellites haute résolution soutiennent les efforts de reboisement en permettant d’évaluer la croissance et la santé des zones reboisées, assurant ainsi que les initiatives de conservation progressent de manière efficace.

Les données Landsat ont été utilisées pour évaluer les terres forestières existantes, repérer les cultures itinérantes, les bassins versants, ainsi que les zones déboisées. Le département royal des forêts a mené une enquête nationale sur la couverture forestière restante en utilisant les images Landsat, complétée par des recherches sur le terrain. Cette enquête a révélé qu’en raison du défrichement continu des terres forestières à des fins agricoles, la superficie forestière avait diminué et représentait seulement 38% du territoire total. En réponse, un programme national de reboisement a été lancé dans le but de restaurer la superficie forestière à 40%.

 Qualité de l’air et la lutte contre la pollution

L’urbanisation rapide et le développement industriel ont exacerbé les problèmes de qualité de l’air dans de nombreuses villes thaïlandaises. La technologie satellitaire offre la possibilité de surveiller les sources de pollution et les schémas de dispersion, fournissant ainsi une compréhension détaillée des facteurs contribuant à la dégradation de la qualité de l’air. Ce suivi est indispensable pour élaborer des politiques efficaces visant à réduire les émissions polluantes, à améliorer la qualité de l’air urbain et à préserver la santé publique.

Par exemple, l’utilisation des images satellites très haute résolution permet de cartographier les concentrations de polluants atmosphériques tels que les particules fines (PM2,5) et les oxydes d’azote (NOx) sur de vastes zones géographiques, offrant ainsi une vision globale de la pollution atmosphérique. De plus, ces données peuvent être utilisées pour évaluer l’efficacité des mesures de contrôle de la pollution mises en œuvre par les autorités locales et pour surveiller les tendances à long terme de la qualité de l’air. En combinant ces informations avec des données socio-économiques et démographiques, les autorités peuvent prendre des décisions éclairées pour atténuer les impacts de la pollution atmosphérique sur la santé humaine et sur l’environnement.

Gestion et réponse aux catastrophes

En raison de sa situation géographique, la Thaïlande est exposée à un large éventail de catastrophes naturelles, telles que les inondations et les tempêtes tropicales. L’imagerie satellitaire joue un rôle crucial en fournissant en temps réel des données indispensables pour la préparation et la réponse aux catastrophes. Ces images satellite haute résolution permettent notamment de prédire la trajectoire des tempêtes et d’évaluer les dégâts après leur passage.

Par exemple, les images satellites haute résolution peuvent être utilisées pour surveiller l’évolution des conditions météorologiques et suivre les mouvements des tempêtes, permettant ainsi aux autorités de prendre des mesures préventives et d’évacuation en temps opportun. De plus, après une catastrophe, ces données sont précieuses pour évaluer l’ampleur des dommages, identifier les zones les plus touchées et planifier les opérations de secours et de reconstruction.

La capacité d’utilisation des images satellite renforce considérablement l’efficacité des efforts de secours et contribue à une allocation plus judicieuse des ressources pour le rétablissement et la reconstruction des zones sinistrées. En intégrant ces technologies dans les plans d’urgence et les stratégies de gestion des catastrophes, la Thaïlande peut mieux faire face aux défis posés par les catastrophes naturelles et protéger la vie et les biens de ses citoyens.

Conclusions

L’utilisation de images satellite récentes pour le suivi environnemental en Thaïlande dépasse le simple exploit technologique. C’est une étape indispensable dans l’évolution de l’approche du pays en matière de préservation de l’environnement et de développement durable. En exploitant la variété des images satellite très haute résolution, la Thaïlande peut mieux comprendre l’interaction complexe entre le développement et la protection de son environnement, garantissant ainsi un avenir durable pour son précieux patrimoine naturel et le bien-être de sa population.

Alors que la technologie satellitaire continue de progresser, son rôle dans la gestion environnementale de la Thaïlande va se renforcer, offrant de nouvelles perspectives et des solutions aux défis environnementaux les plus urgents à l’échelle mondiale.

Auteur  Maksym Sushchuk

Maksym Sushchuk Senior Content Writer at EOS Data Analytics - thailande-fr

Avec une expérience de plus de quinze ans dans la rédaction commerciale et le journalisme, Maksym s’engage pleinement dans la promotion d’un changement positif dans la société, en mettant l’accent sur l’écologie et l’environnement. Sa passion réside dans l’utilisation de récits convaincants pour stimuler l’action et générer un impact durable, visant à créer un monde plus vert et plus résilient grâce à l’art de la narration.