Kham est une éléphante d’Asie, âgée d’une quarantaine d’année. Elle est, comme de nombreux autres éléphants asiatique, victime de l’industrie touristique. Dès son plus jeune âge, Kham a été retiré aux siens, afin d’endurer les coups d’ankus et la faire obéir aux humains. Elle fût entrainée afin de porter des touristes sur son dos.

Pendant plusieurs décennies, Kham-Phaeng a été victime de la bêtise d’humains en manque d’exotisme. Son histoire est celle de milliers d’autres individus, puisque nous avions déjà enquêté sur l’enfer du tourisme animalier en Thaïlande, il y a quelques années. Nos enquêteurs avaient été témoins de nombreuses scènes irréalistes : combats de boxe d’orangs-outans, tigres enchaînés pour réaliser des selfies, bébés primates pouponner en humain contre quelques pièces, éléphants obligés de nager sous l’eau ou encore des crocodiles avec la gueule scotchée afin de les faire porter par des visiteurs d’un zoo… Bien évidemment, au milieu de tout cela, les fameuses balades à dos d’éléphants.

Amaigrie, déformée, obligée de porter des dizaines de touristes par jour, Kham est une éléphante d’Asie âgée d’une quarantaine d’années : une des victimes ordinaire de l’industrie touristique.

Amaigrie, déformée, obligée de porter des dizaines de touristes par jour

Nous sommes début décembre, quand nous recevons l’alerte d’un de nos militants. Une ONG locale essaie de sauver une éléphante d’un camp touristique. Nous prenons la décision d’en savoir plus. Cette éléphante, c’est Kham-Phaeng. Une place dans un sanctuaire lui est déjà réservée, mais il manque encore environ 5 000 euros aux ONG’s sur place afin de financer son transport et la visite vétérinaire. Nous recevons alors les premières images de Kham. Nous y voyons une éléphante amaigrie, déformée, obligée de porter des dizaines de touristes par jour.

Quand elle n’est pas en pratique, la pauvre dame est attachée par des chaînes, pattes avant et arrière. Quel crime a-t-elle pu commettre pour être ainsi prisonnière ? Aucun, si ce n’est de naître de son espèce. Sur chacune des vidéos que nous recevons, nous voyons ce pauvre pachyderme réaliser des mouvements stéréotypes. C’est-à-dire qu’elle se balance d’avant en arrière. C’est de la stéréotypie. Un signe de folie souvent irréversibles chez les animaux pouvant être causé par le stress, l’ennui, l’enfermement ou la privation de liberté.

Les besoins primordiaux minimaux des éléphants ne peuvent pas être satisfaits. Ils n’ont ni la possibilité de prendre un bain – que ce soit avec de l’eau, de la boue ou du sable – alors même que cela est essentiel à leur bien-être. La marche, essentielle également pour les pieds des éléphants n’est pas non plus respectée.

On ne parle pas de marcher quelques centaines de mètres par jour avec des touristes, mais bien de la vraie marche, sur des kilomètres et non entravés par des chaînes de métal ou des cordes. Malheureusement, pour Kham et les autres, cet enfer est quotidien. C’est la raison pour laquelle nous décidons d’intervenir ! En France, nous nous sommes tellement battus pour de nombreux éléphants, notamment Baby et Samba, dans les cirques français. Cet être si majestueux, si grâcieux et intelligent ne mérite pas cette vie.

C’est alors qu’en quelques heures seulement, Free Life fait connaître l’histoire de Kham et, grâce à la générosité des internautes, débloque les 5 000 euros nécessaires au sauvetage de cette éléphante. Son transfert a eu lieu le 12 décembre. Et la visite du vétérinaire s’est fait 48 heures après son sauvetage. Ce dernier a pu constater la sévère perte de poids de l’éléphant, dû à son calvaire passé, qu’elle souffrait également des pattes et de problèmes de vue. Pour les experts, qui ont pu avoir accès aux vidéos de Kham, la vie de l’éléphante pouvant être en très grand danger.

Mais aujourd’hui, cette vie est définitivement derrière elle. Jamais plus, elle n’aura à subir les coups, la privation de liberté, de nourriture… Elle bénéficie aujourd’hui d’une place au sein d’un sanctuaire où, à sa guise, la dame peut se baigner, se jeter de la terre sur son dos et se reposer dans la boue. Elle peut parcourir plusieurs hectares de forêt et surtout, vivre en compagnie de deux autres rescapées âgées de plus de 80 ans.

Une bonne nouvelle pour Kham, mais qui ne nous fait pas oublier que l’industrie de la captivité, et encore plus celle du tourisme animalier, peut se montrer impitoyable. Si Kham n’aurait pas été dans un état aussi critique, les médias se seraient-ils vraiment intéressés à son sort ? Combien d’autres éléphantes vivent, à travers la Thaïlande, le même triste sort qu’elle ? Et combien pourront réellement bénéficier de cette fin heureuse ?

Au sein de Free Life, une chose est sûre, tant que les animaux auront besoin de nous, nous serons là pour eux ! Nous mettrons toutes nos forces pour que les prochaines Kham-Phaeng puissent connaître la même issue et demander la fin des balades à dos d’éléphants. Les cornacs peuvent travailler éthiquement, se renouveler ! Ils peuvent rejoindre des refuges ou des sanctuaires afin de constater l’évolution de leurs animaux. C’est pourquoi, votre aide est essentielle !

3 comments
  1. Je suis restée qq jours à Ko Chang. J’étais effrayée par le sort des éléphants. Effectivement, tous sont enchaînés et vont d’avant en arrière, perpétuellement..
    J’ai fait des photos et vidéos.
    Faites qqch.
    Anne Andrieu

  2. On ne fait jamais de reportages sur les courses hippiques chez nous en Europe. Pourtant c est contre nature pour l animal de devoir trotter avec une Charente au cul. Sans compter les coups de cravache pour le faire avancer

  3. La première fois que je suis venu en Thaïlande comme touriste, je n’ai pas participé aux balades à dos d’éléphant mais j’ai quand même assisté à un spectacle où des éléphants peignaient. En lisant cela aujourd’hui, j’ai honte de moi-même…

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