Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se félicite de l’annonce par la Thaïlande que plus de 18.000 personnes se sont vu accorder la nationalité thaïlandaise au cours des trois dernières années, a déclaré mardi un porte-parole du HCR, William Spindler, lors d’un point de presse.
« Ceci constitue une étape importante dans la campagne mondiale pour mettre fin à la condition d’apatride d’ici à 2024 », a-t-il ajouté.
Il reste encore plus de 400.000 apatrides en Thaïlande
Le nombre des personnes apatrides en Thaïlande est maintenant de 443.862, à la suite de cette réduction et de la mise à jour de la base de données du gouvernement.
Selon le porte-parole, les apatrides et les individus risquant de le devenir en Thaïlande sont souvent des personnes qui ne se sont pas fait enregistrer en tant que Thaïlandais ou ont perdu leurs liens avec leurs pays d’origine.
En effet, la nationalité thaïlandaise est très compliquée à obtenir.
Beaucoup appartiennent à des tribus montagnardes vivant dans des zones reculées ou frontalières et n’ayant qu’un accès limité aux informations concernant leurs droits et les procédures de naturalisation.
Sans nationalité thaïlandaise, un accès aux soins limité
Sans nationalité, beaucoup de ces personnes affirment qu’elles ne peuvent pas jouir pleinement de leurs droits humains, notamment du droit de se déplacer librement et d’accéder à la propriété.
Elles n’ont souvent pas accès à des services de base comme les soins de santé d’un coût abordable et l’enseignement supérieur.
Leurs perspectives professionnelles sont également limitées par leur manque de mobilité et leur faible niveau d’éducation. Certains de ces défis sont soulignés dans un récent rapport du HCR sur l’impact de la condition d’apatride sur les enfants et les adolescents.
« Reconnaissant l’existence du problème, les autorités thaïlandaises ont créé un cadre juridique régissant l’accès à la nationalité dans la Stratégie nationale de 2005 sur l’administration du statut légal et des droits des personnes, et ont également modifié la législation du pays en 2008 pour améliorer l’accès à la nationalité pour certains groupes ethniques résidant de longue date en Thaïlande »,
a déclaré M. Spindler. Certaines initiatives présidées par la Princesse Maha Chakri Sirindhorn « favorisent l’accession à la nationalité pour les enfants d’âge scolaire et les personnes vulnérables », a-t-il ajouté.
Ces dernières années, le HCR a travaillé avec les autorités pour approcher certaines communautés tout en essayant de simplifier les procédure de demande de la nationalité afin d’assurer le traitement dans des délais raisonnables des dossiers des demandeurs qualifiés, a rappelé le porte-parole.
On estime à plus de 10 millions le nombre des personnes apatrides dans le monde.
Le HCR dispose de statistiques sur seulement 3,5 millions de personnes – dont plus de 40% en Asie. Il espère que les progrès de la Thaïlande en terme d’octroi de la nationalité sera un exemple positif pour les autres pays de la région, a conclu M. Spindler.