Les travailleurs migrants LGBTIQ+ de Pattaya, en Thaïlande, racontent comment les formations soutenues par l’OIM leur ont donné la confiance nécessaire pour progresser dans leur carrière.

Née de sexe masculin, Ice* a su dès son plus jeune âge qu’elle était différente des autres enfants.

« Je me regardais dans le miroir et je me demandais pourquoi je n’avais pas un corps de femme », raconte-t-elle.

Le fait de se sentir différente des normes de genre conventionnelles a eu des conséquences, surtout dans un petit village de la République démocratique populaire lao où l’acceptation de la diversité de genres était rare, y compris dans sa famille.

« Chaque fois que j’essayais de m’exprimer en portant des robes colorées et en me maquillant, mon père me rejetait. Il attendait de moi que je sois un homme droit et le soutien de la famille ».

Effrayée et ostracisée, elle s’est confiée à une amie transsexuelle travaillant en Thaïlande, un pays généralement plus accueillant et plus ouvert aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et queers (LGBTIQ+).

« Elle m’a beaucoup inspirée. Elle était toujours heureuse, s’habillait bien et se maquillait joliment », explique Ice. Dans l’espoir de mener une vie semblable à celle de son amie, elle s’est installée en Thaïlande.

thailand idahobit photo2 - thailande-fr
De nombreux migrants LGBTIQ+ s’installent en Thaïlande à la recherche d’une plus grande liberté d’expression. Photo : OIM/Javier Vidal

Son parcours migratoire n’a pas été de tout repos. Ne connaissant pas bien le processus de migration, elle s’est rapidement endettée auprès de son agence de voyage, incapable de rembourser ses frais de transport. Elle a travaillé dans un restaurant de la province de Chonburi pendant plusieurs années, essayant de rembourser son emprunt tout en étant confrontée à des conditions de travail difficiles.

« Mon employeur ne me versait pas mon salaire mensuel, sous prétexte que les ventes étaient faibles. Il m’a servi la même excuse pendant des mois, et je devais joindre les deux bouts avec les quelques pourboires que je gagnais ».

Se rendant compte qu’elle n’était pas en mesure de rembourser sa dette, Ice a quitté son emploi au restaurant et a commencé à travailler dans le monde du spectacle à Pattaya. Elle a ainsi pu rembourser ses dettes et subvenir aux besoins de sa famille en envoyant de l’argent dans son pays d’origine. Bien qu’elle ait pu gagner sa vie, le cycle de la discrimination ne s’est pas arrêté.

« Je me souviens que lorsque je me rendais à l’hôpital pour des examens de santé réguliers, le personnel supposait que j’étais atteinte du VIH/sida en raison de mon apparence », raconte Ice à propos de sa lutte pour accéder aux services de santé.

« Heureusement, ma collègue m’a présenté à la Sisters Foundation, où j’ai pu non seulement accéder à des services de soins de santé, mais aussi apprendre à connaître mes droits fondamentaux en tant que travailleuse migrante. J’ai commencé à rencontrer d’autres personnes comme moi. Elles m’ont donné l’espoir de devenir la femme que je suis aujourd’hui ».

Lire la suite : https://storyteller.iom.int/fr/stories/une-porte-dentree-vers-la-liberte-dexpression-pour-les-migrants-lgtbiq-en-thailande

You May Also Like

Les casinos en Thaïlande, un pari gagnant pour le gouvernement ?

En avril 2024, les débats ont été rouverts et penchent en faveur d’une légalisation des jeux d’argents dans le pays. Car en réalité, la loi n’a pas réussi à empêcher les casinos clandestins d’opérer en Thaïlande