C’est une épidémie mondiale qui touche désormais aussi bien les pays riches que les économies émergentes  : le surpoids et sa version aggravée, l’obésité.

En 2014, on comptait 1,9 milliards d’adultes en surpoids dans le monde et parmi eux 600 millions de personnes obèses. Cela représente 39 % d’individus en surpoids et 13 % d’obèses.

Au sein de l’ASEAN les populations sont de plus en plus touchées par l’obésité. En Malaisie près de 44% de la population est concernée, suivi en deuxième position par la Thaïlande avec 32%. L’OMS estime même que d’ici 2025 quatre Thaïlandais sur dix seraient touchés par le surpoids.

Les causes du surpoids et de l’obésité

La principale cause est un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et dépensées. La sédentarité au travail s’accompagnant souvent d’une consommation d’aliments très caloriques et riches en lipides.

L’obésité est donc un problème lié principalement au mode de vie et à l’hygiène alimentaire de chaque individu.Obésité en Asie

De simples diètes ponctuelles ne suffisant pas à résoudre le problème. Guérir de l’obésité demande un effort continu et à long-terme, le plus difficile étant de changer de mode de vie.

Les facteurs de l’obésité en Thaïlande

Le développement économique des trente dernières années a bouleversé le mode de vie des Thaïlandais, qui sont passés d’une une économie basée sur l’agriculture, à une économie industrielle et de services.

Même si la population se nourrissait de plats riches et sucrés, les conséquences étaient moins importantes, car la plupart occupait un travail qui impliquait une activité physique.

Aujourd’hui, cette tradition culinaire pose problème depuis la tertiarisation de l’économie. La nouvelle génération quitte la campagne pour s’installer en ville et travailler dans un bureau.

Ce mode de vie où l’exercice physique est négligé pose alors problème pour la santé des Thaïlandais.

Les salaires plus élevés des citadins et la tendance à l’occidentalisation encouragent à consommer des produits industriels ou issus de la restauration rapide des grandes chaînes.

Autre facteur, la différence de “poids” entre les promoteurs de bonne santé comme le Ministère de la Santé Publique ou autres associations médicales, et les promoteurs de nourriture industrielle comme McDonalds, KFC ou autres.

Ces derniers sont très présents à la télévision comme dans l’affichage public et proposent un habitus alimentaire plutôt néfaste pour la santé.

De plus, les communicants parviennent à toucher une large cible et plus particulièrement les jeunes enfants. Ces jeunes Thaïlandais fréquentent toujours plus les 7/11 afin d’y retrouver les sodas hyper-sucrés et les produits qu’ils ont aperçus dans les publicités.

Les Thaïlandais aiment le sucre, ils ajoutent du sucre dans presque tous les aliments ou boissons qu’ils consomment quotidiennement.

Une étude a révélé qu’un consommateur thaï moyen consomme environ 26 cuillères à café de sucre par jour. Vingt-six cuillères à café c’est environ 104 grammes de sucre, et c’est aussi quatre fois plus que la quantité recommandée par l’OMS de 6 cuillerées par jour.

L’activité sportive est un aspect encore assez peu développé en Thaïlande, la plupart des écoles n’y accordent guère importance. En conséquence les enfants profitent plutôt des ordinateurs et de la télévision comme activité extra-scolaire.

1,4 million d’enfants obèses

Selon les statistiques du ministère de la Santé publique environ 1,4 million des 17,6 millions d’enfants thaïlandais sont obèses parce qu’ils manquent d’exercice, et passent trop de temps assis à regarder la télévision ou jouer à des jeux sur ordinateur.

Il existe aussi une certaine culture du « gras et joyeux », où l’embonpoint serait synonyme de bonne santé et de bonne humeur.

C’est plutôt une bonne chose que les personnes en surpoids puissent être vues de manière positive , mais les conséquences en termes de santé publique sont en revanche de plus en plus préoccupantes.

Les autorités sanitaires s’inquiètent de cette prise de poids générale. L’obésité, en plus de nuire au confort de vie à cause des douleurs articulatoires ou problèmes respiratoires, est un catalyseur pour les maladies cardio-vasculaires, le diabète et cancer.

A l’instar de Singapour, où les autorités mènent des campagnes préventives prônant une hygiène de vie, la Thaïlande devrait miser davantage sur l’impact de ces mesures préventives.

1 comment
  1. Bonjour,
    Pour les enfants obèses, l’obésité est déjà un problème, mais faire face à la moquerie à l’école en est aussi un autre. Il faut les à aider à surmonter ces deux problèmes. Cela se constate bien en Thaïlande. Sinon, merci pour cet article.
    Cordialement,

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