Viktor Bout, l’ex-officier de l’armée de l’air soviétique, parfois surnommé le “marchand de mort”, devra finalement répondre du chef d’accusation de terrorisme aux Etats Unis, après avoir passé plus de deux ans en prison en Thailande
Homme d’affaires russe spécialisé dans les transports aériens de fret et la vente d’armes, Viktor Bout a été arrêté par la police thaïlandaise à Bangkok le 6 mars 2008 à la demande des États-Unis qui l’accusent de trafic d’armes au profit des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Il encourt la réclusion à perpétuité. Viktor Bout estime pour sa part être victime d’un procès politique.
“Viktor Bout a été inculpé aux États-Unis, mais ses activités présumées de trafic d’armes et de soutien à des conflits armés en Afrique sont un sujet de préoccupation dans le monde entier. Son extradition est une victoire pour l’établissement d’un État de droit à l’échelle de la planète”, s’est félicité l’Attorney General (ministre de la Justice) Eric Holder dans un communiqué.
La Russie dénonce un procès politique
L’ arrestation de Viktor Bout a été conduite dans un hôtel de Bangkok par des agents américains qui s’étaient fait passer pour des acheteurs potentiels agissant au nom des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). C’est sur cette opération que repose pour l’essentiel l’acte d’accusation des Etats Unis pour demander l’extradition à la Thailande. Il se serait engagé devant les agents du FBI à vendre de armes aux FARC colombiennes, considérées comme terroriste par les Etats-Unis.
Ancien officier de l’armée de l’air soviétique, Viktor Bout est accusé d’avoir vendu des armes aux quatre coins de la planète, y compris pour des pays placés sous embargo a sur la vente d’armes par l’ONU, comme l’Angola, Sierra Leone, République démocratique du Congo… Bout, dont la vie a inspiré un livre – “Le marchand de mort” – et un film – “Lord of War” – aurait réalisé ces trafics grâce à plusieurs compagnies aériennes.
Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, il se réfugie en 2001 à Moscou, où il échappe aux tentatives d’arrestation grâce à ses cinq passeports, et ses différentes identités. À partir de 2002 et d’une plainte de la Belgique pour le blanchiment de 325 millions de dollars, Interpol recherche Viktor Bout, mais ce n’est qu’en avril 2005, que le Trésor américain gèle ses comptes aux Etats Unis.
Selon l’acte d’accusation émis par la justice américaine, Viktor Bout a affirmé aux agents infiltrés qu’il pouvait leur fournir entre 700 et 800 missiles sol-air, 5.000 fusils d’assaut AK-47, des munitions, divers explosifs ainsi que des drones.