La cour suprême de Thailande se réunit cette semaine pour commencer à examiner plusieurs recours en annulation du résultat des élections du 23 décembre dernier. Le motif invoqué tient à l’illégalité du PPP (parti pro Thaksin) qui serait considéré comme une reconstitution du TRT (Thai rak thai, parti de Thaksin) dissout en mai 2007, et à des achats de voix effectué pendant le scrutin par 65 candidats du PPP.

La nouvelle a été plutôt mal accueillie par les partisans du PPP, et son leader M.Samak a évoqué une “main sale” (dirty hand) qui cherche à priver le PPP de sa victoire. Le parti Démocrate, principal rival du PPP pendant les élections a aussitôt répondu que la seule main sale dont il ait connaissance, est celle qui “achète les électeurs”.

Car parallèlement le PPP risque aussi l’annulation de 65 de ses députés élus le 23 décembre dernier, qui sont soupçonnés d’avoir effectués des achats de votes. Même si elles peuvent apparaitre fondées d’un point de vue strictement juridique, ces deux procédures donnent l’impression que le pouvoir tente d’empêcher par tous les moyens la constitution d’un gouvernement par le PPP dirigé par Samak.

De toute évidence la procédure consistant à attaquer le PPP en tant que reconstitution du TRT aurait due être initiée avant les élections : ce n’est pas une nouveauté, et les électeurs thailandais ont accordé leurs suffrages au PPP en connaissance de cause. Le PPP occupe les locaux du TRT à Bangkok et ses candidats n’ont cessé de se réclamer de l’héritage de Thaksin pendant la campagne électorale. Une annulation pure et simple de la victoire du PPP risquerait à coup sur de déclencher une nouvelle vague de protestation des partisans de Thaksin, et de replonger la pays dans un climat d’affrontement.

De fait les élections n’ont rien réglé, la Thailande est toujours aussi divisée entre son électorat rural appauvri, et les élites urbaines, qui n’arrivent toujours pas à s’entendre sur la façon dont la Thaïlande devrait être gouvernée.