Voilà une nouvelle qui a probablement fait grimacer les généraux thailandais. Thaksin Shinawatra a déclaré dans une une interview à la chaîne de télévision thaïlandaise TITV qu’il voudrait retourner en Thaïlande en avril 2008. Il s’agirait bien entendu du nouvel Thai ou Songkran (nouvel an traditionnel de la Thaïlande du 13 au 15 avril).

Thaksin n’a donc pas attendu très longtemps avant de tirer les conséquences de la victoire du PPP aux élections du 23 décembre dernier. Son retour en Thailande risque cependant de renforcer le climat conflictuel qui règne depuis quelques années.

Thaksin Shinawatra, tout comme 111 cadres de l’ancien parti au pouvoir, Thai Rak Thai, ne peut exercer d’activités politiques pendant cinq ans suite à la dissolution de son parti en mai pour fraudes électorales. En outre une des questions délicates à régler pour le futur gouvernement sera de décider quel suite donner aux poursuites engagées contre Thaksin et certains membres de sa famille.

Le Premier ministre déchu Thaksin Shinawatra et son épouse ont été officiellement inculpés pour des transactions immobilières illégales d’une valeur totale de 22,7 M. dollars concernant un terrain de 5,16 hectares situé en plein coeur de Bangkok.
Tous les avoirs de M.Thaksin et de ses proches sont gelés par le Comité d’examen des avoirs (CEA) de la Thaïlande – créé après le putsch de septembre 2006. Les comptes bancaires situés à l’étranger sont également concernés par cette mesure, notamment celui sur lequel était déposé le montant de la vente des parts de Shin Corp. à la Temasek Holdings de Singapour.

L’épouse de M.Thaksin, Potjaman Shinawatra, de son demi-frère et du beau frère Bannapot Damapong et son secrétaire Karnchanapa Honghern sont également concernés par une affaire de fraude remontant à 1997. Les trois accusés risquent une condamnation à sept ans de prison et une amende de 200 000 bahts (soit environ 5 600 dollars).

Enfin le gouvernement Surayud Chulanont a décidé la mise en place d’une commission spéciale chargée d’enquêter et d’engager des poursuites judiciaires contre les violations des droits de l’homme commises lors de la guerre contre la drogue (2003) et dans le Sud du pays (2005), au cours des deux gouvernements Thaksin.