Le bilan des inondations en Thaïlande a franchi aujourd’hui un nouveau cap, celui des 400 morts et s’établit désormais à 427 personnes, victimes de noyade pour la plupart, ou électrocutée dans leur logement au moment de l’arrivée des eaux.

Le chef du département de contrôle des maladie, Dr Pornthep Siriwanarangsan a exprimé sa préoccupation devant le nombre croissant de décès par électrocution dans des logements inondés. Bien que le chiffre officiel des électrocutions mortelles dans les eaux de crue se situe à 17, ses visites aux refuges et les entretiens réalisés avec les personnes blessées laissent entrevoir un chiffre plus élevé proche de 50.

Nation flood map 02/11/2011
Cette carte publiée aujourd'hui par The Nation montre que les inondations progressent toujours par les quartiers nord de Bangkok

Les inondations continuent toujours de progresser dans le nord de Bangkok, où les eaux de crue ont déjà atteint l’intersection Ratchayothin, et les routes de Ram-Indra et Phaholyothin. Beaucoup de motos et de petites voitures ne peuvent déjà plus passer.

Sur Chaeng Wattana Road, où se situe un important complexe de bureaux du gouvernement, dont les services de l’immigration, les représentants du gouvernement ont pataugé avant de pouvoir accéder à leur bureau en short, selon le journal The Nation.

Le centre de Bangkok protégé

La Premier ministre Yingluck Shinawatra tient pour le moment sa promesse de protéger le centre ville de Bangkok. Elle avait dans un premier temps annoncé avoir donné l’ordre d’ouvrir plus largement les écluses qui protègent Bangkok pour faciliter l’écoulement des eaux vers la mer.

Mais cette promesse s’est heurtée à la nécessité de protéger le centre ville de Bangkok, notamment les quartier des affaires de Sathorn, et celui de Sukhumvit qui restent le centre névralgique de l’économie thaïlandaise.

Une équation politique insolvable pour Yingluck Shinawatra

La crise des inondations a pris récemment un tour plus politique pour le gouvernement accusé d’indécision par l’opposition et les militaires. L’opposition souhaite obtenir l’instauration de l’état d’urgence qui donnerait plus de pouvoir à l’armée, mais le Premier ministre a pour l’instant refusé cette option qui soulignerait son manque d’autorité.

Paradoxalement Yingluck Shinawatra se trouve aujourd’hui prise dans une équation politique quasi insolvable: soit elle se résout à laisser l’eau envahir le centre de Bangkok, et elle enfonce encore un peu plus la Thaïlande dans la crise, soit elle protège les quartiers vitaux de la capitale et elle mécontente son électorat populaire des banlieues nord, impatient de voir l’eau s’évacuer.

Un plan de réhabilitation de 2,2 milliards d’euros

Le gouvernement thaïlandais a annoncé la mise en place d’un vaste plan de prévention et de réhabilitation après les tragiques inondations qui ont frappé le royaume. Ce plan qui comporte deux phases distinctes, aurait un coût global estimé à 900 milliards de baht.
Le ministre de l’Energie M. Pichai Naripthaphan a récemment révélé à la presse un projet de grands travaux appelé « New Thailand » qui sera divisé en deux grandes phases.
La première concerne la réhabilitation à court terme des zones touchées par les inondations qui nécessite un budget d’environ 100 milliards de baht (2,2 milliards d’euros) et sera mis en œuvre dès la fin des inondation.

Un second plan à plus long terme, implique la réhabilitation des zones industrielles ravagées par les inondations, la réhabilitation des infrastructures détruites, et la construction de nouvelles installations pour éviter que les inondations ne puissent à nouveau paralyser la production des zones industrielles. Le budget de cette phase est estimé entre 600 et 800 milliards de baht.

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