Le Premier ministre Srettha Thavisin déclare désormais que la Thaïlande n’a pas l’intention d’autoriser la police chinoise à patrouiller sur les grands sites touristiques de son pays.

Pourtant cette idée radicale et très controversée a bien été envisagée au sein de son gouvernement, qui cherche désespérément à ce que le secteur touristique, principal pilier, se rétablisse complètement.

Un tollé a été provoqué dimanche par Thapanee Kiatphaibool, gouverneur de l’Autorité du tourisme de Thaïlande après qu’il a déclaré. « Nous sommes en pourparlers avec l’ambassade de Chine au sujet d’un programme de patrouille visant à autoriser la police chinoise en Thaïlande ».

La Chine exploiterait déjà des stations de police plus ou moins secretes dans au moins 50 pays, avec plus de 100 sites, principalement pour surveiller les activités des pays étrangers et des Chinois présents à l’étranger.

Si la police chinoise est invitée à aider à patrouiller Thaïlande, la Chine, déjà très influente dans le royaume, pourrait renforcer les bases secrètes déjà présentes dans le pays, préviennent certains observateurs.

Mais le tourisme et ses répercussions économiques constituent l’épine dorsale de l’économie thaïlandaise, représentant environ 20 % du produit intérieur brut du pays avant la pandémie. En 2019, les visiteurs chinois représentaient 30 % de tous les touristes étrangers en Thaïlande, le pourcentage le plus élevé de tous les pays.

La Thaïlande, qui dépend énormément du tourisme, en particulier de ceux en provenance de Chine accueillait plus de 10 millions de visiteurs chinois chaque année avant la pandémie de Covid-19. Des chiffres que Bangkok tente désespérément de retrouver en ce moment, notamment en supprimant les frais de visa pour les touristes chinois à partir du 26 septembre pour 5 mois.

Mais en octobre, une fusillade dans un grand magasin dans le centre de Bangkok a entraîné la mort d’une touriste chinoise, donnant l’impression d’une aggravation de l’insécurité en Thaïlande.

Or une reprise complète du tourisme dépend du retour massif des Chinois. Mais jusqu’à présent, cela ne s’est pas produit. Au cours des neuf premiers mois de 2023, les Chinois ne représentaient que 12 % de tous les visiteurs internationaux.

Pourtant la Thaïlande a introduit fin septembre des dispenses de visa et d’autres mesures pour attirer davantage de Chinois. Cependant, ces efforts n’ont apparemment pas réussi à compenser l’impact du ralentissement économique chinois sur le tourisme thaïlandais.

Srettha, qui ne cesse de souligner que sa priorité est de redynamiser l’économie thaïlandaise, craint que les performances médiocres du secteur touristique ne portent un coup dur à sa popularité.