Selon communiqué de l’ONG basée à Paris Reporters sans frontières, le journaliste Jaruek Rangcharoen, correspondant pour le quotidien de langue Thaie “Matichon” (Bangkok) a reçu plusieurs balles dans la tête alors qu’il faisait ses courses dans un marché proche de son domicile. Sa mort serait liée aux enquêtes qu’il menait sur la corruption des administrations locales. Reporters sans frontières s’est déclarée “indignée par l’assassinat, le 27 septembre 2008, de Jaruek Rangcharoen, correspondant pour le quotidien Matichon dans la province de Suphanburi (Centre).”

Jaruek Rangcharoen est le second journaliste de Matichon tué en 2008. Ahiwat Chainurat, également journaliste du groupe de presse de Bangkok, a été tué le 1er août à Nakhon Si Thammarat (Sud). L’enquête n’a pas progressé et les assassins n’ont pas été arrêtés.

“Nous demandons aux autorités compétentes, notamment au chef de la police, d’agir rapidement afin que toute la lumière soit faite sur ce crime et que ses auteurs soient traduits en justice. Il est primordial que l’enquête se concentre sur les commanditaires de cet assassinat. La crise politique actuelle ne doit pas servir d’excuse pour laisser s’installer l’impunité dans les crimes contre la presse. La Thaïlande risquerait alors de suivre le chemin dramatique des Philippines où, chaque année, plusieurs journalistes sont assassinés”,

a déclaré Reporters sans frontières.

Selon un journaliste à Matichon, ce crime est probablement lié à la dénonciation de cas de corruption de politiciens locaux par Jaruek Rangcharoen. Il faisait du journalisme d’investigation à ce sujet, il enquêtait et donnait fréquemment des informations à Matichon sur des affaires de corruption locale. La police s’est rendu au domicile du journaliste et a saisi son ordinateur portable dans l’espoir d’y trouver des pistes (il avait également un ordinateur de bureau qui semble-t-il n’a pas été saisi). Pour l’instant, la police vient de constituer une équipe et affirme n’être qu’au début de l’enquête.

Selon le gouverneur de la province de Suphanburi, Jaruek Rangcharoen, 46 ans, était depuis quelques temps en conflit avec des responsables politiques locaux, des fonctionnaires et des hommes d’affaire en raison de ses articles critiques. Jaruek Rangcharoen l’avait d’ailleurs averti en 2007 qu’il pensait être l’objet d’un complot. L’Association des journalistes thaïs (TJA) a demandé à la police de se mobiliser pour arrêter les instigateurs de ce crime.

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