Bangkok figure parmi les villes les plus connectées du monde sur le réseau social Facebook avec plus de 9 millions d’utilisateurs. Pourtant la toile thaïlandaise est loin d’être un espace moderne sécurisé : le royaume figure parmi les plus mauvais élève mondial de la sécurité informatique.

Classé à la 28ème  place mondiale des pays les plus exposés aux risques liés à la cyber-sécurité (sur 157 pays analysés par Symantec), la Thaïlande est une cible facile pour les hackers.

Les attaques en hausse de 62%

Le royaume de par sa mutation récente et rapide vers le monde du numérique présente un retard de sécurité important.

Un retard qui inquiète de plus en plus les Thaïlandais alors que le nombre de piratage à l’échelle mondiale a augmenté de 62% sur 2013  entraînant un risque sécuritaire pour plus de 552 millions de données personnelles. Les données les plus piratées en 2013 sont les noms, date de naissance, et numéro d’identité.

« Le pays est dans un besoin urgent de loi afin d’assurer la confidentialité des clients ainsi que pour augmenter la crédibilité de ses entreprises »

analyse M.Pramut Sriwichian, responsable Thaïlande chez Symantec.

M.Pramut met par ailleurs en lumière que la sécurité des données mobiles et la vulnérabilité des données informatiques figurent parmi les trois plus importantes menaces à l’échelle du pays.

La Thaïlande occupe la troisième place sur la liste des pays les plus infectés par des virus ou des malware informatique: un utilisateur qui surfe sur le Web en Thaïlande, a une chance sur cinq de rencontrer des logiciels malveillants selon le cabinet d’étude Sophos.

L’Asie du Sud est la région la plus dangereuse du monde pour surfer et la Thaïlande est le troisième pays le plus dangereux pour l’accès au Web : seules la Chine et l’Indonésie sont répertoriés comme plus risqués que la Thaïlande.

Une menace aux multiples facettes

En 2013 le nombre de cyber attaques a augmenté de 62%.

Gouvernement, entreprises, particuliers, les risques d’attaque informatique touchent ainsi toutes les facettes de la société avec l’hyper connectivité actuelle.

Des réseaux sociaux en passant par les données bancaires, les lacunes de sécurité informatique thaïlandaise sont ainsi nombreuses.

Les secteurs particulièrement ciblés par ces faiblesses sont ceux de la banque et des télécommunications où des données hautement sensibles transitent.

La sécurisation des informations représente un enjeu majeur de par les importants investissements étrangers réalisés sur le territoire. Des investissements qui entraînent dans certains cas des transferts de technologie de la part des entreprises étrangères.

Un retard aggravé par le climat politique

La crise politique a dans le domaine de la sécurité informatique eu un impact non négligeable. En l’absence de gouvernement, de nombreux investissements ont été retardés ou annulés, et ce aussi bien dans le secteur publique mais aussi privé.

« De nombreux retards (dans l’augmentation de la sécurité informatique) vont affaiblir le système de sécurité du gouvernement, et spécialement ceux en lien avec les services basés sur le cloud »

analyse M. Pramut.

La Thaïlande a ainsi dans les années à venir  un important chantier à réaliser en termes de sécurité informatique afin de rattraper son retard.

A l’heure actuelle, les entreprises sont les principaux acteurs concernés par les questions de sécurisation des informations, mais les particuliers, chez qui paiements en ligne et transferts de données numériques sensibles augmentent, font aussi partie des acteurs concernés la protection des données numériques.