La Thaïlande confirme son utilisation de lois répressives a l’encontre des journalistes afin de limiter la liberté d’expression. Reporters sans frontières condamne le refus de la cour criminelle de Bangkok de remettre en liberté sous caution Somyos Prueksakasemsuk.

L’ancien rédacteur en chef du journal Voice of Thaksin, interdit depuis 2010, est détenu depuis plus de six mois pour “insulte à la monarchie”.

“Le nouveau gouvernement continue d’aller à l’encontre des principes qu’il a lui-même énoncé. Nous sommes sceptiques quant à sa volonté de mettre en œuvre les déclarations du Premier ministre visant à limiter le recours abusif au crime de lèse-majesté. Nous appelons la Justice thaïlandaise à libérer Somyos Prueksakasemsuk et à abandonner les charges qui pèsent contre lui″,

a déclaré l’organisation.

Voice of Thaksin
Somyot Pruksakasemsuk, rédacteur en chef du magazine Voice of Thaksin, avait été arrêté par le Departement of Special Investigation (DSI) le 30 avril 2011

Militant du Front uni pour la démocratie contre la dictature (UDD), Somyos Prueksakasemsuk avait été arrêté, le 30 avril 2011, pour avoir refusé de révéler la véritable identité de Jit Polachan, auteur de deux articles parus dans Voice of Thaksin et considérés comme diffamatoires à l’égard du roi. Il a été inculpé le 2 mai et risque 30 ans de prison pour deux accusations de lèse-majesté portées officiellement contre lui le 26 juillet. Prévu à la fin du mois, son procès pourrait être repoussé en raison des inondations qui touchent actuellement la Thaïlande.

Le 30 avril, Somyot Pruksakasemsuk a été arrêté au poste frontière d’Aranyaprathet, dans la province de Sa Kaeo (est), alors qu’il essayait de se rendre au Cambodge. Suspecté de vouloir fuir le pays, il a été présenté le 2 mai devant la cour criminelle de Bangkok qui a accepté la requête du DSI de le maintenir en détention pour une durée de douze jours, afin qu’il ne puisse pas « altérer les preuves à charge », selon un officier de police cité par le Bangkok Post.

Somyot Pruksakasemsuk, éditeur du magazine bimensuel Voice of Thaksin, qui avait été interdit en 2010, et remplacé par Red Power, avait tenu le 21 mai une conférence de presse au cours de laquelle il avait demandé la cessation de « tous les actes de menace envers l’ensemble des médias de masse ». Au terme de sa déclaration, il s’était volontairement rendu aux autorités.

En mai 2010, il avait été détenu pendant 21 jours suite à l’assaut final contre les manifestants rouges à Bangkok. Il avait par la suite répondu aux questions de Reporters sans frontières.

Benjamin Ismaïl

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