Impossible de trouver The Economist, dans ses lieux de distributions habituels: l’hebdomadaire britannique a été retiré de la distribution en raison d’un article jugé offensant sur le roi de Thailande. L’article en question, toujours consultable en ligne sur le site http://www.economist.com/ a pour titre “La Thailande, son roi et sa crise”

Selon un article de l’AFP, l’initiative de ce retrait revient au distributeur de l’hebdomadaire en Thailande, et n’est pas le résultat d’une mesure d’interdiction judiciaire ou policière.

En Thailande le crime de lèse-majesté est défini par l’article 112 du code pénal en vertu duquel “quiconque tient des propos diffamatoires, insultants ou qui menacent le roi, la reine ou le régent est passible de trois à quinze ans de prison“. Cet article a été utilisé à plusieurs reprises pour bloquer l’accès à des sites internet jugés trop critiques envers la monarchie. Selon Reporters sans frontières “La législation thaïe sur le crime de lèse-majesté fait partie des plus sévères au monde. Elle empiète régulièrement sur le principe de la liberté d’expression.”

 

Le numéro de The Economist censuré en Thailande
Le numéro de The Economist censuré en Thailande

L’article publié par The Economist revient sur la crise politique récente et sur le rôle de la monarchie. Officiellement le roi de Thaïlande est resté neutre dans la bataille du PAD contre le gouvernement, mais l’hebdomadaire britannique conteste cette neutralité et le “tabou” qui entoure le rôle politique de la famille royale en Thailande.

 

De fait, tout ce qui touche à la monarchie est traité avec une extrême retenue dans les médias présents en Thailande, car la possibilité d’une arrestation et d’un emprisonnement pour une durée indéterminée est réelle.  L’écrivain et bloggeur australien Harry Nicolaides a été arreté à l’aéroport de Bangkok le 31 août 2008, alors qu’il était en partance pour l’Australie. Il est accusé de crime de lèse-majesté en raison de la publication d’un livre en 2005, intitulé Verisimilitude, dans lequel il critique le gouvernement thaïlandais. Il est actuellement toujours détenu à Bangkok.