Le marché immobilier résidentiel thaïlandais a connu un ralentissement au cours des premiers mois de 2023 : la demande de logements en Thaïlande a baissé et le pouvoir d’achat des consommateurs reste faible, bien que le secteur espère bénéficier des nouvelles politiques gouvernementales.
L’une des principales raisons de ce ralentissement est la hausse des taux d’intérêt, qui affecte le coût du financement immobilier. Selon CBRE le rendement du Trésor à 10 ans devrait atteindre 2,3 % d’ici la fin de 2022 (contre 1,4 % en septembre 2021). Cela signifie que les emprunteurs devront payer plus cher pour obtenir un prêt hypothécaire.
Une autre raison est le durcissement des conditions de prêt par les banques, qui cherchent à réduire les risques de défaut. Les banques thaïlandaises ont imposé des critères plus stricts pour l’octroi de prêts hypothécaires, tels que des ratios prêt/valeur plus faibles, des exigences de revenu plus élevées et des vérifications de crédit plus rigoureuses.
Des vérifications de crédit plus rigoureuses
Ces mesures ont rendu plus difficile pour les acheteurs potentiels de se qualifier pour un prêt hypothécaire.
Ces facteurs ont entraîné une baisse de la demande de logements neufs et existants en Thaïlande, ainsi qu’une augmentation des stocks invendus. Selon le Real Estate Information Center (REIC), le nombre de logements neufs lancés au premier trimestre 2023 a chuté de 23 % par rapport à la même période en 2022, tandis que le nombre de logements vendus a diminué de 18 %. Le taux d’absorption des logements neufs a également baissé, passant de 61 % au premier trimestre 2022 à 54 % au premier trimestre 2023.
Redynamiser le marché immobilier résidentiel thaïlandais
Face à ce contexte difficile, le secteur immobilier attend avec impatience les nouveaux plans de relance du gouvernement, qui pourraient stimuler la demande de logements. Parmi les mesures envisagées figurent la réduction des droits de mutation et des frais d’hypothèque, l’extension du programme Pracharat Housing pour les ménages à faible revenu et la création d’un fonds immobilier public pour soutenir le développement du logement social.
Ces mesures pourraient aider à redynamiser le marché immobilier résidentiel thaïlandais, mais elles ne suffiront pas à résoudre les problèmes structurels auxquels il est confronté. Le secteur immobilier devra également s’adapter aux changements des préférences et des besoins des consommateurs, qui sont influencés par la pandémie de Covid-19, le vieillissement de la population et l’urbanisation.
Concurrence croissante d’autres marchés immobiliers régionaux
Le secteur immobilier thaïlandais devra également faire face à la concurrence croissante d’autres marchés immobiliers régionaux, tels que le Vietnam et l’Indonésie, qui offrent des opportunités attractives aux investisseurs étrangers.
Selon un rapport de 2022 sur le marché de l’investissement immobilier au Vietnam, les volumes de transactions ont dépassé 1,5 milliard de dollars au cours des neuf premiers mois de cette année-là [1]. Les principales villes comme Ho Chi Minh-Ville, Hanoi, Binh Duong et Dong Nai ont enregistré une activité notable dans les secteurs des bureaux, de l’industrie, du résidentiel et de l’hôtellerie.
La demande de bureaux en centre-ville reste élevée en raison de l’offre limitée et de l’augmentation des investissements étrangers. De nombreuses entreprises immobilières et fonds d’investissement ont réalisé d’importantes acquisitions et investissements dans différents projets à travers le pays. Le marché de l’immobilier industriel a également suscité l’intérêt des investisseurs, en particulier pour les terrains et les usines dans les zones industrielles.
L’attrait du marché immobilier vietnamien pour les investisseurs étrangers s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la croissance de la classe moyenne, l’urbanisation rapide et les prix compétitifs par rapport aux marchés voisins contribuent à son attrait [2]. Cependant, il existe également des défis à relever, notamment des problèmes juridiques et des réglementations incomplètes pour les nouveaux segments immobiliers.