Les dirigeants d’Australie, du Brunei, du Canada, du Chili, du Japon, de Malaisie, du Mexique, de Nouvelle-Zélande, du Pérou, de Singapour, des États-Unis et du Vietnam ont  signé officiellement le TPP à Auckland le 4 février.

TPP : 12 pays, qui représentent 40% de l’économie mondiale

Ces 12 pays, qui représentent 40% de l’économie mondiale, vont s’associer pour créer la plus vaste zone de libre-échange du monde, des États-Unis au Japon, sans passer par la Chine, mais la Thaïlande n’en fait pas partie.

L’Agence de presse japonaise Kyodo a cité une évaluation récente de la Banque mondiale (BM) selon laquelle l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) entraînerait une augmentation à 2 chiffres des exportations du Vietnam, du Japon et de la Malaisie d’ici à 2030.

Certains experts craignent des pertes importantes dans le secteur des exportations pour la Thaïlande, en particulier vers les États-Unis l’une des principales destinations des exportations thaïlandaises (10% du total)

estime Martin Klose du cabinet de conseil Rödl and Partner

Un accélérateur pour les exportations

Selon la Banque mondiale, une fois en vigueur, le TPP augmenterait les exportations du Vietnam d’environ 30,1%, du Japon de 23,2% et de la Malaisie de 20,1%.

Le TPP fixe les règles du commerce et de l’investissement internationaux et compte pousser la Chine à rapprocher ses propres règles en termes de commerce, d’investissement et de droit commercial de celles établies par cet accord.

La Banque mondiale prévoit également que le TPP aidera à stimuler les ventes de produits textiles du Vietnam. Le Japon, grand exportateur de composants électroniques, devrait tirer de grands profits du TPP, ce dernier prévoyant de réduire de 87% les taxes pour les produits industriels dans les 11 autres pays faisant partie du TPP.

En outre, la forte croissance de la valeur des exportations serait maintenue dans deux autres pays d’Asie que sont Brunei avec 9% et Singapour, 7,5%.

En dehors de l’Asie, une augmentation des exportations à deux chiffres est aussi prévue pour la Nouvelle-Zélande (12,8%) et le Pérou (10,3%).

La Thaïlande hors jeu

Le royaume est resté à l’écart des négociations sur le TPP alors qu’une étude, menée par l’Institut Panyapiwat of Technology (PIT) et commandée par le ministère du Commerce, estime que de rejoindre le TPP, stimulerait la croissance de l’économie thaïlandaise de 0,77%.

Si l’Indonésie et les Philippines participent au TPP, le PIB thaïlandais pourrait même augmenter de 1,06%.

TPP-VS-RCEP
Le traité TPP soutenu par les Etats-Unis et le traité RCEP soutenu par la Chine

Un traité très ambitieux, qui ne se limite pas au libre échange

Le TPP prévoit notamment une ouverture importante des marchés des produits agricoles pour le Canada, les États-Unis et le Japon, pour le sucre, le riz, le fromage, ou encore le bœuf.

Il concerne aussi des secteurs comme l’échange de données et la propriété intellectuelle qui n’étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux.

Les négociations du TPP ont débuté en 2008 et se sont achevées après une session marathon de plus de cinq jours, en octobre dernier à Atlanta.

Après sa signature le 4 février, les 12 pays pourront entamer sa ratification : ils auront deux ans pour ce faire avant que l’accord n’entre en vigueur.

L’accord de partenariat transpacifique (TPP) est la principale composante économique du mouvement stratégique diplomatique mené par le président américain Barack Obama en direction de la région Asie-Pacifique, pour contrer l’influence de la Chine.

D’après Canberra, le TPP débouchera sur l’abolition de 98% des tarifs douaniers entre les douze Etats membres.

Chaque pays doit en effet ratifier le texte sans rejeter la moindre disposition. Cette contrainte pourrait s’avérer difficile, car de nombreuses voix critiquent les effets pervers de ce texte sur les droits des travailleurs, l’environnement ou encore l’accès aux médicaments.

La publication de l’accord en son entier en novembre dernier a été saluée comme un signe de transparence, mais n’a pas mis fin aux récriminations de la société civile qui dénonce un traité façonné pour les multinationales.

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