Officiellement, la Thaïlande est un pays à 95% bouddhiste qui compte 250 000 moines, mais la réalité serait assez différente de cette image traditionnelle, et le royaume ne compterait plus que 70 000 bonzes.

D’après France 24, la modernisation et le développement de la société de consommation bousculent les traditions thaïlandaises. Les habitants ne se confient plus aux moines, à l’instar de la confession chrétienne qui s’est amenuisée en Europe. Les temples sont désertés, notamment dans les campagnes.

Selon le Dr Sulak, Sivaraksa, spécialiste du bouddhiste thaïlandais, c’est devenu « une simple cérémonie », « exactement le contraire de ce qu’enseigne le bouddha ».

La presse thaïlandaise évoque  régulièrement certaines affaires et fait divers qui illustrent la décadence des temples (drogue, viols, vols, scandales financiers). Le chef de la police nationale, le général Pochana Boonyachinda, a déclaré publiquement : «Les pagodes sont devenues des refuges pour les criminels. Beaucoup de bonzes ont un mandat d’arrêt qui les attend…».

Les amulettes magiques, un marché de 40 milliards de bahts

Le pouvoir d’une amulette dépend essentiellement de la bénédiction d’un maître et de son pouvoir spirituel. Plus le moine est connu, plus l’amulette aura de chance de posséder un pouvoir spirituel significatif. N’ignorant rien des principes de l’offre et de la demande, les plus grands maîtres limitent très sérieusement le nombre d’amulettes qu’ils vont bénir. Ainsi, les protections les plus précieuses seront très rares, donc chères.

Le bouddhisme thaïlandais souffre d’une certaine désaffection chez les jeunes, et est critiqué pour sa tendance au mercantilisme

La plupart des Thaïs souhaitant posséder une ou plusieurs amulettes, il est facile d’en imaginer le nombre considérables en circulation dans un pays de 65 millions d’habitants. La collection, l’échange et la vente d’amulettes en Thaïlande génère par la même un marché qui brassent des milliards de bahts. Une étude du Kasikorn Research Center en 2008 estime que le marché des amulettes représente 40 milliards de bahts par an.

Le bouddhisme actuel souffre aussi d’une commercialisation à outrance avec des panneaux publicitaires, qui le long des routes de province annoncent les foires du temple, ou ce centre bouddhiste » de Dhammakaya, (qui s’étend sur quelque mille hectares et situé à PathumThani, à quelque 20 km de Bangkok), qui dispose de 100 millions euros d’actifs financiers et qui  a sa propre chaîne de télévision. Une forme de bouddhisme, qui loin de condamner le capitalisme, l’encourage.