La Thaïlande est sous le choc au lendemain de l’attaque terroriste qui a fait au moins 20 morts dans le centre de Bangkok.

C’est en effet la première fois qu’un attentat fait autant de victimes dans la capitale, qui avait été jusqu’à présent relativement épargnée par le terrorisme.

Car c’est bien un des centres névralgiques de Bangkok que les auteurs, pour le moment inconnus, de l’attentat d’hier ont voulu détruire.

Terrorisme islamique ou politique ?

Rien ne prouve pour le moment que les attentats du 17 août aient un quelconque rapport avec l’insurrection du sud de la Thaïlande.

Au contraire la police semble d’ailleurs plutôt s’orienter vers un règlement de compte politique interne, que vers la piste des islamistes.

Mais quelque soit le résultat de l’enquête en cours, les conséquences seront les mêmes : Bangkok est maintenant à son tour associé à des images de cadavres déchiquetés jonchant le sol, à la destruction gratuite de vies innocentes dans ce qui était quelques secondes auparavant un paisible lieu de passage et de prière.

Un lieu de vie urbaine et de prières

Le carrefour de Ratchaprasong est à la fois un lieu de recueillement pour les habitants de Bangkok à cause de la présence du temple d’Erawan, et en même temps un concentré de vie urbaine où s’enchevêtrent les lignes de métro aérien et les centres commerciaux les plus fréquentés de la capitale.

C’est donc naturellement aussi un lieu de passage obligé pour de très nombreux touristes : le quartier abrite également de nombreux hôtels et restaurants visant la clientèle internationale.

Parmi les victimes figurent d’ailleurs au moins quatre touristes dont deux ressortissants chinois, un touriste malaisien, et un Philippin.

La fin du sanctuaire thaïlandais

Désormais la Thaïlande ne fait plus partie des quelques destinations touristiques majeures épargnées par le terrorisme.

Il y aura sans doute un avant et un après 17 août en Thaïlande, qui se retrouve maintenant comme Bali, Paris, Londres ou Madrid sur la carte des pays qui ont été durement frappés par un acte terroriste.

Mais qui se souvient aujourd’hui des attentats de Madrid de 2004, qui avaient pourtant fait 191 morts en plein centre de la capitale, ou de ceux de Bali en 2002 qui avaient coûté la vie à plus de 200 personnes ?

Le terrorisme n’est pourtant pas une chose nouvelle en Thaïlande : le conflit qui déchire les provinces musulmanes dans le sud de la Thaïlande a déjà fait des milliers victimes, et continue d’en faire pratiquement chaque jour, mais il est toujours resté cantonné dans les provinces du sud, loin de Bangkok qui n’a jamais été pris pour cible par les islamistes.

De ce fait la Thaïlande n’avait jamais été perçue comme une destination dangereuse par les touristes qui sont toujours rapidement revenus après la fin des troubles politiques et des manifestations.

Installer un climat d’insécurité et de tension

C’est malheureusement de ce qu’ont voulu les auteurs de l’attentat : créer un climat d’insécurité dans la capitale et frapper la Thaïlande au cœur de son industrie touristique.

On saura plus tard s’il faut remercier les islamistes ou les “Chemises rouges” pro Thaksin, pour cette acte barbare et lâche, mais pour le moment on ne peut que tenter de se recueillir à la mémoire des victimes.