Chaque pays a ses montagnes sacrées : en Thaïlande c’est une montagne de riz qui menace d’entrainer une nouvelle fois le royaume dans une spirale incontrôlée de pertes financières et de dettes.

Personne n’est d’ailleurs vraiment capable de donner une estimation des pertes qu’a déjà engendré le programme de soutien au riz, ni de l’ampleur de la corruption qu’il a engendré.

Les estimations varient de 160 milliards de baht, à 700 milliards de baht selon l’association des exportateurs thaïlandais de riz, mais cela n’a pas empêché le nouveau gouvernement de maintenir le prix d’achat de la tonne de riz à 15.000 bath, après avoir annoncé une baisse à 12.000 baht il y a à peine un mois.

Ces interventions populistes se concentrent sur les avantages politiques à court terme pour le gouvernement, comme gagner des votes pour les prochaines élections, tout en ignorant la nécessité d’élaborer des solutions à long terme aux problèmes du pays.

explique  pourtant Peter Warr professeur d’économie et spécialiste des économies de l’Asie du sud-est à l’ANU (Austrailan National University)

Mais peu importe : il s’agit de la base électorale du gouvernement qui préfèrera couler la croissance et l’équilibre financier de la Thaïlande, plutôt que de risquer de perdre les prochaines élections.

La France détient le record mondial des dépenses publiques rapportées au PIB avec 57%

En France c’est exactement la même logique qui prévaut : tout le monde sait que le système actuel  est condamné à long terme : la montagne de riz est une montagne de dettes entretenues par des gouvernements de fonctionnaires, qui gouvernent pour les fonctionnaires, les syndicats et leurs intérêts particuliers, entrainant lentement mais surement le pays à la ruine.

La France est maintenant passée dans la partie droite de la courbe de Laffer
La France est maintenant passée dans la partie droite de la courbe de Laffer : le taux d’imposition augmente, mais les recettes diminuent.

Les privilèges insensés dont bénéficient la fonction publique en France (retraite calculée sur les 6 meilleurs mois, supérieure de 50% en moyenne à ceux du privé) ont transformé un pays prospère en une nation de mendiants et d’assistés.

Si on ne veut pas réduire les dépenses c’est parce que l’on se heurte à des intérêts catégoriels mais aussi parce que l’on entretien auprès des électeurs le mythe que l’Etat peut tout  à coup de taxes et subventions.

Mais c’est exactement le contraire  de ce qui se passe en ce moment : l’économie française a basculé de l’autre côté de la courbe de Laffer, et toute nouvelle progression des taux de l’impôt provoque une baisse des recettes fiscales. Même les recettes de la TVA baissent, ce qui indique un repli de la consommation : chacun a bien compris que désormais ce n’est plus la peine de chercher à augmenter ses revenus, les impôts prendront tout.

Incapable de contrôler ses finances et les privilèges de ceux qui les gèrent, la France  a sciemment détruit l’emploi, créant une, deux , puis trois générations de chômeurs professionnels.

Pendant ce temps la noblesse enfonctionnarisée n’en finit plus de  plumer le tiers-état à coup de CSG, CRDS et autres acronymes improbables,  dont la seule raison d’exister est de perpétuer l’indécente gabegie de nos finances publiques.

La France détient le record mondial des dépenses publiques rapportées au PIB avec 57%. Pour relancer l’emploi, tout le monde sait qu’il n’y a qu’une solution : plus de flexibilité pour pouvoir s’adapter à une conjoncture qui peut se retourner à tout moment, alors que la France ne cesse de faire le contraire en complexifiant les règlements et les impôts à l’infini.

Si les énarques qui nous gouvernent avaient passé ne serait-ce qu’une journée à la tête d’une PME,  ils auraient appris qu’on  ne peut pas embaucher en temps de crise sans pouvoir débaucher facilement.