Le premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a annoncé son “retrait” du pouvoir. L’intérim sera assuré par le vice-premier ministre Chidchai Vanasatudya, mais le chef du gouvernement pourrait, “si nécessaire”, reprendre son poste.
Je me mets en retrait pour l’instant”, a déclaré M. Thaksin après avoir présidé une réunion du gouvernement. Il a précisé qu’il resterait en Thaïlande et qu’il se rendrait probablement à Chiang Mai, sa ville natale, dans le nord du pays.
“Le Premier ministre Thaksin ne reviendra pas au siège du gouvernement parce qu’il veut se reposer et ne souhaite pas alimenter un sentiment de malaise parmi les partis”, a déclaré son porte-parole, Surapong Suebwonglee. Ce dernier a toutefois déclaré que le premier ministre pourrait, si nécessaire, reprendre les rênes du gouvernement.
Après cette réunion, M. Thaksin s’est rendu au siège de son parti, le Thai Rak Thai (TRT, les Thaïs aiment les Thaïs”), où des milliers de partisans l’ont salué en héros. Je vous supplie de penser au coeur du pays, c’est-à-dire le roi”, a déclaré M. Thaksin. “Je ne veux pas que le sang coule”.
M. Thaksin avait annoncé mardi soir qu’il démissionnerait quand le Parlement issu des élections législatives anticipées de dimanche se réunirait. Ce scrutin avait été boycotté par l’opposition, qui accuse le premier ministre d’abus de pouvoir et de corruption et qui réclamait sa démission pure et simple.
Malgré son départ, les trois principales formations de l’opposition ont mis fin à tout espoir d’une issue rapide à la crise. Elles ont annoncé qu’elles ne présenteraient aucun candidat lors du scrutin du 23 avril visant à pourvoir les sièges inoccupés après les législatives.
Leur décision signifie que les 39 circonscriptions dans lesquelles l’élection a été invalidée parce que les candidats du parti de M. Thaksin n’ont pas obtenu au minimum 20% des voix requises vont très probablement connaître le même scénario le 23 avril.
Le parti de M. Thaksin a remporté près de 56% des suffrages exprimés aux législatives de dimanche, selon des résultats quasi-définitifs annoncés par la Commission électorale.
Quelque 37% des électeurs ont voté blanc ou ont abimé leur bulletin en signe de protestation. La participation à ces élections anticipées s’est élevée à 64%, a précisé la Commission. (ATS)