Un attentat à la bombe a  brisé le calme précaire qui régnait depuis quelques mois à Bangkok. Une explosion dans le centre de Bangkok a fait un mort et une dizaine de blessés. Cet attentat est survenu alors que qu’une élection partielle avait lieu afin de tester l’impact des récents évènements sur la vie politique thaïlandaise.

La bombe, cachée dans un sac plastique a explosé à 17h45 dimanche 25 juillet devant le grand magasin Big C, en face du Central World, qui avait été la proie des flammes en mai dernier. Une dizaine de personnes ont été blessées par cette explosion, alors qu’elles attendaient le bus. Thawatchai Thongmak, 51 ans, a succombé de ses blessures.

L’attentat est survenu quelques instants après la fermeture des bureux de votes où des élections législatives partielles étaient organisées.

Le candidat démocrate, Panich Vikitsreth, a remporté ce scrutin face à son adversaire Korkaew Pikulthong, membre du parti Puea Thai, proche de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra. Korkaew a dû mener sa campagne en prison où il est emprisonné depuis mai pour avoir encouragé les violences causées à Bangkok lors de la débacle des « Chemises Rouges ».

Ces élections, premier scrutin depuis les violences d’avril et mai dernier, ont servi de test afin de juger du climat politique actuel. Alors que l’armée pense que cet attentat n’a rien à voir avec les élections, la police juge que cet acte avait pour but de créer un climat de tension à fin politique.

La bombe, de facture artisanale, a explosé dans le quartier de Ratchaprasong, précédemment occupé par les « Chemises Rouges » lors de leur manifestation contre le pouvoir en place. La méthode de fabrication de l’engin explosif est similaire à celui de bombes désamorcées lors d’attentats loupés en avril et mai dernier. Prompong Nopparit, porte parole du parti Puea Thai, a déclaré :

“Je pense que la bombe vient d’un groupe qui supporte le gouvernement et qui veut que l’état d’urgence soit maintenu ».

 Thaksin Shinawatra, qui célébrait son 61eme anniversaire lundi dernier, a appelé à la paix par le biais de son compte Twitter.

« Je veux voir de bonnes choses arriver à notre pays et je suis prêt à coopérer avec tous afin de ramener amour et pays à la nation »

 Alors que beaucoup espérait voir une levée du décret d’urgence instauré dans la capitale et dans 15 autres provinces depuis la fin des évènements en mai dernier, le Center of the Resolution of the Emergency Situation (CRES), en charge de l’état d’urgence, a décrété que Bangkok était toujours sous tension.

Des moyens supplémentaires vont être mis à disposition afin de maintenir la securité dans la capitale, en particulier autour des centres commerciaux et des zones de transport. Le gouvernement continue de faire face aux nombreuses protestations de l’opposition, de ligues pour les droits de l’homme ainsi que du secteur du tourisme qui demandent la levée de l’état d’urgence, qui porte atteinte à l’image du pays et qui fait fuir une partie des touristes.

Melaine Brou