Ce n’est pas véritablement une surprise, mais l’annulation des cérémonies devant commémorer l’anniversaire du roi vient confirmer les rumeurs alarmistes sur la santé du monarque. Le sujet est abordé avec une grande prudence par les médias, car le moindre faux pas est susceptible de conduire son auteur en prison.

La bourse de Thaïlande (SET) avait perdu 7,2% en deux jours les 14 et 15 octobre derniers sur fond de rumeurs sur la santé du roi Bhumibol Adulyadej, soit la plus importante baisse de l’année sur deux jours consécutifs.Le plus ancien monarque en exercice au monde, qui fêtera ses 82 ans le 5 décembre prochain, était hospitalisé depuis bientôt un mois à l’hôpital Siriraj de Bangkok, pour une infection au poumon avec de la fièvre.

Quatre personnes avaient alors été arrêtées pour avoir diffuse sur Internet des informations jugées fausses sur la santé du roi. Les accusés avaient simplement posté en ligne des articles tentant d’expliquer la chute de la Bourse de Bangkok du mois dernier par l’état de santé du roi Bhumibol Adulyadej, hospitalisé le 19 septembre à l’hôpital Siriraj de Bangkok. Theeranan Vipuchan avait traduit une dépêche de l’agence financière américaine Bloomberg, puis avait mis en ligne sa traduction après la chute de la Bourse.

Le roi de Thaïlande n’a aucune prérogative constitutionnelle, mais bénéficie d’une très forte autorité morale, et reste souvent considéré comme la seule personnalité capable de réunir les Thaïlandais, surtout en cas de crise grave. Trois ans après le coup d’Etat sans effusion de sang qui a renversé Thaksin Shinawatra, en septembre 2006, l’impasse politique persiste en Thaïlande où règne un sentiment diffus mais durable de malaise.