La police thaïlandaise semble maintenant nettement orienter l’enquête visant à retrouver les auteurs de l’attentat à la bombe commis à Bangkok le 17 août dernier, vers une piste internationale liée à la Turquie.

Un huitième mandat d’arrêt dans le cadre de l’enquête a été émis contre un ressortissant turc identifié par la police comme Emrah Davutoglu et suspecté de « faire partie du réseau qui a aidé » les auteurs de l’attentat.

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La photo d’un ressortissant turc identifié par la police comme Emrah Davutoglu, prise par la police des frontières à son arrivée en Thaïlande

Sa femme, Wanna Suansan, est également sous le coup d’un mandat d’arrêt car elle louait l’appartement où la police à saisi du matériel destiné à la fabrication d’explosifs ce week-end.

Elle se trouve actuellement en Turquie, et a déclaré à la police ne pas être liée à l’attentat, selon Associated Press.

Le 29 août la police thaïlandaise a annoncé l’arrestation d’un premier suspect, un jeune homme de 28 ans, détenteur d’un faux passeport turc.

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Wanna Sansuan, la femme d’un ressortissant turc identifié par la police comme Emrah Davutoglu, est également recherchée. Elle se trouve actuellement en Turquie et nie toute implication dans les attentats de Bangkok

Des déclarations contradictoires

Le chef de la police, Somyot Pumpanmuang, avait déclaré lundi 31 août qu’il ne s’agissait « probablement pas » d’un acte terroriste mais suggérait plutôt « un règlement de comptes personnel ».

Mais aujourd’hui, tant le nombre de personnes impliquées (huit mandat d’arrêt ont été émis), que les origines des premiers suspects appréhendés tentent à infirmer cette déclaration.

L’attentat de Bangkok commis le 17 août dans un temple hindou du centre de Bangkok, et qui a fait vingt morts, dont quatorze étrangers, et plus de cent vingt blessés, est très probablement un acte de terrorisme international, et le résultat d’un réseau très organisé.

Au moment de son arrestation dans son appartement situé dans le district de Nong Chok, à Bangkok, le premier suspect détenait chez lui du matériel utilisé dans la fabrication d’engins explosifs, du même type que celui qui avait servi à l’attentat du 17 août.

Un type de matériel qui selon la police, aurait pu servir à commettre de nouveaux attentats.

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Un deuxième suspect appréhendé à la frontière cambodgienne hier, est aussi turcophone, et muni d’un passeport chinois.

La police thaïlandaise a annoncé mercredi 2 septembre que les empreintes d’un deuxième principal suspect arrêté à la frontière cambodgienne, correspondaient à celles trouvées retrouvée dans un appartement perquisitionné par la police.

Ce suspect étranger arrêté « pourrait être celui qui a apporté la bombe dans cet appartement ou celui qui l’a apportée sur le lieu du crime », a précisé le porte-parole de la police, Prawut Thavornsiri.

La police a également précisé que l’homme arrêté hier parlait turc et avait un passeport chinois : si cette piste est confirmée, la thèse d’une vengeance liée à la minorité turcophone et musulmane ouïgoure serait relancée.