La police essaye d’identifier deux hommes aperçus dans une vidéo de caméra de surveillance située à l’extérieur du centre commercial Siam Paragon, peu avant l’attentat à a bombe de dimanche soir.
Les images capturées montraient deux hommes portant une chemise blanche ainsi qu’une casquette. Les deux individus auraient déposé un sac orange sur la passerelle du BTS à la station Siam avant qu’un mécanisme activé via une montre à bracelet numérique ne déclenche ensuite l’explosion à distance.
D’après une source policière, les experts vidéo essayent maintenant d’agrandir les visages des deux suspects pour que des mandats d’arrêt puissent être lancés contre eux.
Pour rappel, deux explosions, provenant de bombes artisanales, avaient eu lieu devant le centre commercial Siam Paragon, dans le centre ville de Bangkok aux environs de 20h dimanche soir. Deux personnes avaient été légèrement blessées.
Suite à ces attentats, le Premier ministre Prayut Chan-o-cha, le Premier ministre Adjoint et le Ministre de la Défense Nationale, Prawit Wongsuwan, ont indiqué hier que la loi martiale devrait être conservée après cet incident – premier cas d’explosions dans la capitale depuis le coup d’État de mai dernier.
Pour l’instant le renforcement des mesures de sécurité ne change pas grand chose à la situation en Thaïlande : la loi martiale est maintenue, et les contrôles aux entrées des stations de BTS plus systématiques.
Mesures de sécurité renforcées dans tout le pays.
Nous ferons strictement respecter la sécurité à travers le pays. Nous devons avoir des contrôles de sécurité plus stricts dans certaines zones,
a annoncé le ministre de la Défense Nationale.
Ces explosions, bien que n’ayant pas été revendiquées, pourraient être attribuées aux « chemises rouges », pro-Shinawatra, selon plusieurs observateurs.
Le Général de Chef national de police Somyot Poompanmoung Pol a dit ne pas exclure des revendications politiques ou terroristes comme motifs possibles à ces incidents.
La piste politique privilégiée
Un universitaire a décrit l’incident de dimanche comme étant une action pour tester le pouvoir de la junte après le verdict récent de l’Assemblée législative nationale mettant en accusation l’ancien Premier ministre Yingluck Shinawatra.
Thitinan Pongsudhirak, professeur de science politique à l’Université Chulalongkorn, a lui aussi exprimé ses préoccupations :
“Ces attentats ont eu lieu au mépris de la loi martiale et du régime militaire. C’est le premier événement pour casser le post-coup-d’État et remettre en cause le calme et la stabilité,”
a-t il expliqué au journal The Nation.
Ajoutant que l’incident ” coïncide avec la tension due à l’impeachment d’Yingluck. Il va probablement renforcer la situation” a-t-il dit.
Dans tous les cas, ces attentats sont les premiers à rompre le calme précaire qui régnait jusqu’à présent en Thaïlande depuis la prise de pouvoir par les militaires.