Bientôt on risque ne plus savoir si c’est le 14e ou le 15e sommet de l’ASEAN qui se tiendra, en principe, à Phuket, au mois d’octobre prochain. Initialement prévu au mois de décembre 2008 à Bangkok, ce 14e sommet est devenu un calvaire pour la Thailande, dont la présidence ne pouvait plus mal tomber.
Le gouvernement thaïlandais a bien tenté de rassurer les dirigeants invité par tous les moyens,  (y compris en les autorisant à venir avec leurs propres gardes du corps armés) mais il semble que certains d’entre eux n’aient pas été convaincus. De fait les incertitudes politiques demeurent dans le royaume, et le lamentable fiasco de Pattaya n’est pas encore prêt d’être oublié.


La Thaïlande avait déjà eu du mal à faire accepter par ses partenaires que ce sommet se déroule en deux temps, avec d’abord fin février les réunions des 10 membres de l’Asean, puis fin avril les réunions entre les membres de l’Asean et les partenaires associés (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie, Nouvelle-Zélande). Devant tant de tergiversations, au sein de l’ASEAN, au moins trois membres – le Vietnam, le Laos et le Cambodge – avaient suggéré que la Thailande renonce à la présidence de l’ASEAN cette année . Ils avaient peut être raison : la manière dont les manifestants ont rapidement débordé les forces de sécurité à Pattaya, prouve que le gouvernement Abhisit n’a pas encore complètement assis son autorité sur les différents services de sécurité.

A Phuket ce sera donc l’armée qui sera aux commandes, pour éviter l’échec de Pattaya. Le commandant en chef de l’armée thaïlandaise, M. Songkitti Chakkrabat, a affirmé que l’armée est prête à assurer la sécurité des dirigeants régionaux asiatiques lors du sommet de l’ASEAN, qui se tiendra à la mi-juin dans un complexe hôtelier de Phuket.

Wisut Tangwitayaporn, leader local des “chemises rouges” à Phuket, a indiqué mardi que son groupe anti-gouvernemental n’entreprendra aucune action visant à interrompre les réunions du sommet.

Inévitable compte tenu de l’actuelle situation, ce nouveau report du sommet de l’ASEAN au mois d’octobre, est un nouveau revers pour le rang international de la Thaïlande. De nombreux observateurs se posent maintenant la question: la Thaïlande est-elle encore en mesure d’assurer la présidence de l’ASEAN ?