Ironie su sort, c’est précisément au moment où des terroristes Iraniens sont arrêtés en Thailande, que le royaume se retrouve sur la liste noire des pays  qui ne sont pas en mesure de lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. A l’issue de l’assemblée annuelle du Groupe d’Action financière (GAFI) , tenue le 27 Février en France, la Thaïlande, ainsi que le Pakistan, l’Indonésie, le Ghana et la Tanzanie, ont été ajouté à la liste noire, s’ajoutant aux 12 autres nations déjà présentes.

Le Groupe d’Action financière (GAFI) est un organisme intergouvernemental visant à développer et promouvoir des politiques nationales et internationales afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le GAFI est donc un organe de décision, s’efforçant de susciter la volonté politique nécessaire pour réformer les lois et réglementations dans ce domaine.

La Thaïlande se retrouve sur la liste noire des pays du GAFI
La Thaïlande se retrouve sur la liste noire des pays qui ne sont pas en mesure de lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme

Cette décision risque d’affecter la confiance des investisseurs étrangers, et la Thaïlande de manière générale car le royaume se retrouve classé avec des voisins peu recommandables comme l’Iran, la Corée du Nord, la Syrie ou Cuba.

Worawan Tharapoom, président de l’association responsable de l’investissement des entreprises en Thaïlande, a expliqué que le pays ne rentrait plus dans les standards internationaux.

M. Tharapoom a ajouté que les agences thaïlandaises, privés comme publiques, devraient désormais se coordonner pour accélérer les législations contre le blanchissement d’argent, afin de retirer le plus rapidement possible la Thaïlande de cette liste noire.

Cette année, le GAFI n’a retiré aucun pays de la liste, mais en a placé deux d’entre eux, l’Honduras et le Paraguay, sur une liste intermédiaire, dite “liste grise”.

Le gouvernement thaïlandais doit aujourd’hui réfléchir à de nouvelles solutions pour éviter tout problèmes avec les procédures de législation visant à réduire le blanchissement des fonds.

Le GAFI continuera à surveiller les progrès effectués au sein de chacun des pays, ainsi que l’implantation de leurs plans d’action respectifs. Il encourage les membres des organisations concernées à prendre en considération les informations présentées dans le rapport issue de la dernière assemblée.

Actuellement les banques en Thaïlande sont tenues de relever l’identité de tout client lorsqu’un transfert effectué en espèces sur un compte dans une autre banque dépasse le montant de 50.000 baht ou plus. Si le montant est de 100.000 bahts ou plus, le numéro d’identification du bénéficiaire sera également nécessaire.

Le montant des capitaux blanchis et des graves crimes et délits sous-jacents est très important ; il représente selon les estimations entre 2 et 5% du PIB mondial.

Les recommandations révisées du GAFI intègrent désormais pleinement les mesures contre le financement du terrorisme aux contrôles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, introduisent de nouvelles mesures pour lutter contre le financement de la prolifération des armes de destruction massive et améliorent la réponse au blanchiment des produits de la corruption et des infractions fiscales pénales. Elles renforcent également les obligations relatives aux situations présentant des risques plus élevés et permettent aux pays d’adopter une approche ciblée fondée sur les risques.

(source: www.fatf-gafi.org)