Après plusieurs années de conflit larvé entre la Thaïlande et le Cambodge, et quelques périodes de tensions qui ont conduit à des affrontements ouverts, l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement proche de Thaksin à récemment permis de détendre l’atmosphère entre les deux pays riverains.

Rien de très surprenant à cela : Hun Sen est un proche ami de Thaksin, et c’est d’abord au Cambodge qu’avait cherché refuge le premier ministre déchu après le coup d’état de 2006. Le premier ministre cambodgien avait même proposé à Thaksin d’occuper un poste de conseiller économique au sein de son gouvernement.

 

Thaksin Hun Sen golf
Le nouveau gouvernement thaïlandais bénéficie d'un a priori favorable en raison des liens personnels de longue date qui existent entre Thaksin et Hun Sen

“Aujourd’hui est une bonne occasion d’annoncer une nouvelle ère de coopération entre le gouvernement cambodgien et le gouvernement thaïlandais dirigé par le parti Puea Thai”, a déclaré le Premier ministre cambodgien Hun Sen.

Au mois de juillet dernier la Cour Internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire des Nations Unies, a unanimement rejeté la requête Thaïlandaise qui souhaitait que la plainte du Cambodge concernant le temple Preah Vihear soit radié du rôle de la Cour.

L’apogée des tensions sur ce litige avait mené à une série d’affrontements frontaliers en février puis avril entre les deux pays. Ces combats avait causé 28 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés.

Afin de parer à tout incident violent, la Cour a souhaité que les deux parties retirent immédiatement leurs troupes militaires des abords du Temple. Cette zone démilitarisée mesure 17, 3 kilomètres carrés et s’étend plus profondément dans les terres que la zone disputée.

“Le comité mixte frontalier Cambodge-Thaïlande (GBC) devrait mener des réunions bilatérales, lesquelles ne traiteront cependant aucunement des négociations sur la zone démilitarisée provisoire de 17 km² autour du temple de Preah Vihear construit au 11e siècle”, a annoncé le Premier ministre cambodgien Hun Sen, rapporté par l’agence de presse Xinhua.

Le fait de retirer les troupes militaires de la zone et d’engager un dialogue avec l’aide d’observateurs de l’ASEAN sont des mesures provisoires rendues par la CIJ dans l’attente qu’elle rende une décision sur le fond du litige, c’est-à-dire l’interprétation, demandée par le Cambodge, de l’arrêt rendu en 1962 concernant le temple Preah Vihear.

En 1962, la Cour internationale de justice (CIJ) de l’ONU avait reconnu les droits du Cambodge sur le temple et le territoire adjacent, mais la Thaïlande n’a jamais vraiment accepté cette décision. En outre des secteurs de la frontière n’ont pas été délimités, ce qui alimente des différends à l’origine de plusieurs incidents armés entre les deux pays.

En 2000, les deux pays avaient signé un protocole d’accord sur la délimitation des frontières, dans lequel la partie thaïlandaise avait partiellement reconnu le droit du Cambodge sur le temple. Mais, après le coup d’Etat de 2006 en Thaïlande, les négociations sur le règlement du litige ont été suspendue, et cet accord signé sous  l’administration Thaksin,  jugé trop favorable au Cambodge.