La Cour Internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire des Nations Unies, a unanimement rejeté la requête Thaïlandaise qui souhaitait que la plainte du Cambodge concernant le temple Preah Vihear soit radié du rôle de la Cour.

En guise de mesure provisoire afin de parer à tout incident violent, la Cour a souhaité que les deux parties retirent immédiatement leurs troupes militaires des abords du Temple. Cette zone démilitarisée mesure 17, 3 kilomètres carrés et s’étend plus profondément dans les terres que la zone disputée.

Dans l’attente de l’examen sur le fond du dossier, qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, le Cambodge avait demandé à la Cour d’ordonner le retrait des troupes thaïlandaises. En proposant aux deux parties de le faire, le ministre thaïlandais des Affaires Étrangères sortant, Kasit Piromya, s’est dit satisfait par l’ordonnance de la Cour.

Le premier ministre sortant, Abhisit Vejjajiva, a par ailleurs déclaré que cette décision ne menaçait pas la souveraineté Thaïe et que cette injonction ne plaçait pas son pays en désavantage par rapport au Cambodge.

Il a par ailleurs souligné que ce litige frontalier serait l’affaire du prochain gouvernement, se plaçant ainsi déjà dans son futur rôle dans l’opposition au parlement.

Le temple de Preah Vihear est le lieu qui cristallise les tensions entre le Thaïlande et le Cambodge.

Les « chemises jaunes », qui ont fait de la souveraineté territoriale sur cette affaire leur cheval de bataille, ont demandé au gouvernement de ne retirer en aucun cas les militaires de la zone disputée.

Sur le terrain, plus de deux jours après la décision de la CIJ, le colonel Prawit Hukaeo a observé que la situation était calme mais que les militaires des deux camps sont toujours déployés à la frontière.

Le fait de retirer les troupes militaires de la zone et d’engager un dialogue avec l’aide d’observateurs de l’ASEAN sont des mesures provisoires rendues par la CIJ dans l’attente qu’elle rende une décision sur le fond du litige, c’est-à-dire l’interprétation, demandée par le Cambodge, de l’arrêt rendu en 1962 concernant le temple Preah Vihear.

Le ministre thaïlandais de la Défense Pravit Wongsuwan a déclaré que son pays est prêt à effectuer des consultations avec le Cambodge, si Phnom Penh le lui demande. Cependant, les négociations ne seront menées qu’après la formation du nouveau gouvernement suite aux récentes élections législatives.

A cette époque, la CIJ avait statué que ce temple Khmer du XIe siècle relevait de la souveraineté du Cambodge. Mais la Thaïlande y contrôle les principaux points d’accès. Les tensions actuelles avaient débutés en 2008 lorsque l’UNESCO avait fait classer le temple sur la liste du Patrimoine mondial.

L’apogée des tensions sur ce litige avait mené à une série d’affrontements frontaliers en février puis avril entre les deux pays. Ces combats avait causé 28 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés.

La Cour internationale de justice (CIJ) est l’organe judicaire des Nations Unies (ONU). Elle a une double mission consistant, premièrement, à régler, conformément au droit international, les différends d’ordre juridique qui lui sont soumis par les Etats et, deuxièmement, à donner des avis consultatifs sur les questions juridiques qui peuvent lui être posées par les organes de l’ONU. La Cour est composée de quinze juges qui sont élus pour un mandat de neuf ans par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations Unies.

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