Simple coïncidence, ou dernier avertissement ? Alors que le sud de la Thaïlande est encore ravagé par des inondations causées par des conditions climatiques très inhabituelles, une énième conférence sur le réchauffement climatique se tient à Bangkok

Alors que les inondations sont enfin en train de se retirer dans les provinces du sud, la Thaïlande a rejoint d’autres pays en développement pour appeler à parvenir à un accord sur le renouvellement du protocole de Kyoto avant qu’il ne soit terminé à la fin de l’année prochaine.

Le ministre pour les ressources naturelles et l’environnement, Suwit Khunkitti, a déclaré que la fréquence et la gravité croissantes des catastrophes naturelles, telles que les inondations récentes, sont «des preuves claires” des conséquences du changement climatique.

Bangkok Un Building
Plus de 1500 participants de 173 pays différents participent au Sommet de Bangkok

Il a lancé cet appel devant les délégués représentant 174 pays, engagés dans des négociations difficiles pour la dernière ronde de négociations sur le climat de l’ONU, pour voir si un accord pourrait être conclu dans la perspective du prochain sommet sur le climat au mois de décembre à Durban.

La Thaïlande s’est retrouvée cette année avec des conditions météorologiques très inhabituelles pour la saison: inondations, mers agitées, des tempêtes et des températures très en dessous des normales saisonnières.

Avec une sécheresse dans le nord et de graves inondations dans le sud, l’année 2011 s’annonce déjà comme une des plus mauvaises en ce qui concerne la météo

A l’ouverture de la réunion organisée à Bangkok par l’ONU,  la secrétaire exécutive de la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique (CCNUCC), Christiana Figueres, a appelé les gouvernements à faire avancer les négociations.

« Ici à Bangkok, les gouvernements ont l’opportunité d’avancer et de terminer le travail concret sur lequel ils se sont mis d’accord à Cancun et à tracer la voie qui va garantir que les négociations sur le climat renouent avec le succès »,

a déclaré lundi Christina Figueres dans un communiqué.

Plusieurs des parties signataires de Kyoto s’opposer fermement à l’extension du protocole parce qu’il n’inclut pas la Chine et les Etats-Unis – les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre – et font pression pour un nouvel accord qui les incluent dans la convention.

le Japon, le Canada et la Russie ont déclaré qu’ils ne signeraient pas pour une nouvelle période d’engagement au titre de Kyoto, en disant que tout nouvel accord doit inclure tous les émetteurs majeurs – notamment la Chine et les États-Unis.

Une autre priorité de taille pour les Etats à Bangkok, sera de progresser sur les mesures définies lors du Sommet de Cancun sur le financement de la lutte contre le changement climatique et sur les technologies à utiliser, notamment leur transfert aux pays en voie de développement.

« Ces discussions sont décisives parce qu’elles ont commencé à influer sur les gouvernements »,

a conclu Mme Figueres.

Le protocole de Kyoto est un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques dont les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995. Il est entré en vigueur le 16 février 2005 et en 2010 a été ratifié par 141 pays, mais les États-Unis n’en font pas partie.

Le protocole de Kyoto contient les engagements pris par les pays industrialisés de réduire leurs émissions de certains gaz à effet de serre responsables du réchauffement planétaire. Les émissions totales des pays développés doivent être réduites d’au moins 5% sur la période 2008-2012 par rapport aux niveaux de 1990.