Les voitures piégées qui ont explosées récemment dans le  district de Su-ngai Kolok, de la province de Narathiwat ont incité pluisieurs pays à mettre en garde leurs citoyens contre les voyages dans le Sud de la Thaïlande, selon l’Autorité du Tourisme de Thaïlande (TAT). 
Les trois explosions de voitures piégées survenues le 16 septembre, on fait 50 blessés et quatre morts, dont un touriste malaisien. Au total 19 pays conseillent à leurs ressortissants d’éviter de visiter les trois provinces frontalières du sud de la Thaïlande. Ce sont l’Autriche, les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, le Portugal, la Malaisie, l’Australie, le Canada, la France, Finlande, Allemagne, Irlande, Italie, Espagne, la Suède et la Suisse.

Les musulmans sont fortement concentrés dans trois provinces de l’extrême sud où ils représentent environ 80% de la population: Pattani, Narathiwat et Yala.

Hier quatre soldats ont été tués et trois autres gravement blessés dans une attaque contre une école , dans le sud de la Thaïlande. Un groupe armé a ouvert le feu et lancé des grenades contre une unité militaire postée à l’entrée de l’école Ban Lamoh Nok chargée de protéger les enseignants et les élèves.

Les écoles et enseignants pris pour cible

Les militants islamistes sont suspectés d’avoir tué au moins 108 enseignants employés par le gouvernement et 27 autres membres du personnel éducatif dans les provinces frontalières du sud de la Thaïlande depuis janvier 2004. 103 autres enseignants et 19 membres du personnel éducatif ont été blessés. En 2010, 14 enseignants du gouvernement ont été tués à ce jour. Les militants islamistes ont aussi incendié  plus de 200 écoles dans la même période, a déclaré l’ONG américaine  Human Rights Watch.

La série d’attaques perpétrées depuis la fin de 2010 montre qu’ un nouveau cycle de violence est en route caractérisé par des attaques à la bombe parfaitement préparées et coordonnées avec des raids contre des casernes militaires. Cette nouvelle vague est menée par des militants endurcis et radicalisés qui semblent peu intéressés par une offre de dialogue avec les autorités.

Aujourd’hui Amnesty franchit un pas supplémentaire dans la dénonciation d’une guérilla qui vise avant tout des civils: l’organisation de défense des droits de l’homme caractérise les agressions répétées contre les civils dans le sud de la Thaïlande comme des « crimes de guerre » (war crimes).

Amnesty dénonce les crimes de guerre dans le sud de la Thaïlande

Les insurgés qui luttent dans le cadre du conflit armé interne qui fait rage depuis longtemps dans le sud de la Thaïlande doivent mettre immédiatement fin à leur campagne de violences ciblant des civils, a exhorté Amnesty International dans un nouveau rapport publié mardi 27 septembre.

Près de 5 000 personnes ont été tuées et des milliers blessées dans les quatre provinces du sud de la Thaïlande au cours des huit dernières années, depuis la reprise de l’insurrection.

« Les insurgés dans le sud de la Thaïlande répandent la terreur au sein de la population civile en prenant délibérément pour cibles des personnes qui ne jouent aucun rôle dans le conflit : personne n’est à l’abri des violences. Ils doivent s’engager publiquement à mettre immédiatement un terme aux exécution illégales. »

a expliqué Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Le rapport d’Amnesty International se fonde sur les témoignages de 154 victimes et témoins, proches et amis des victimes, recueillis entre octobre 2010 et juillet 2011. Ces témoignages apportent des précisions sur 66 attaques menées par les rebelles contre des civils dans trois districts du sud de la Thaïlande : Rangae dans la province de Narathiwat, Yarang dans la province de Pattani et Yaha dans la province de Yala.