Après le carnage de cette année sur les routes du nouvel an, le gouvernement s’apprête à prendre des mesures pour réglementer le trafic des minibus qui sont souvent impliqués dans des accidents mortels.

Le 2 janvier, 25 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route entre un minibus et un pick-up.

Ces accidents à répétition qui impliquent des minibus conduisent le gouvernement à durcir les réglementations.

En 2016, 103 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route impliquant des minibus, contre 56 dans des bus et 7 dans des taxis, selon la chaîne ThaiPBS.

Le minibus a pris feu à Chonburi dans le district de Ban Bung, après avoir percuté un pick-up, les réservoirs de gaz auraient explosé tout de suite après l’impact.

Seuls deux survivants ont survécu après l’accident le plus meurtrier des vacances du nouvel an, les “sept jours particulièrement dangereux sur les routes”.

Bangkok Post édition du 3 janvier 2017
L’accident a fait la une du Bangkok Post et provoqué de nombreuses réactions d’indignation sur les réseaux sociaux.

L’année dernière 215 accidents de ce type se sont produits, cela représente en moyenne 9 morts et 100 blessés par mois.

Des véhicules modifiés pour accueillir plus de passagers

Les fréquents décès dans ce type d’accident sont causés par les incendies déclenchés à la suite de l’impact, les personnes restant prises au piège du véhicule.

Selon Thanapong, membre de l’organisation gouvernementale pour la sécurité routière, « les minibus que nous utilisons sont modifiés, cela crée plus de risques », « quand les incidents se produisent, il est difficile de secourir les passagers ».

Ainsi, il n’est pas rare que l’on ajoute des sièges à ces minibus, passant de 10 ou 11 passagers à 15 voire parfois 18. L’essence est aussi remplacée par du GPL, ce qui favorise les incendies.

Pas d’issues de secours

Les minibus ne sont donc pas adaptés au transport du public. « Un bus possède de larges fenêtres et une porte de secours », précise Sumet Ongkittikul, de l’Institut de recherche pour le développement de Thaïlande.

D’ici le milieu de l’année, le département des transports terrestres souhaite accélérer le plan de remplacement des minibus par des bus de 20 places, initialement prévu en 2019. La transition commencera par une combinaison entre les anciens minibus et ces nouveaux bus, et par une réduction des distances effectuées de 300 à 100 km, jusqu’à obtenir un service uniquement local.

Une réglementation insuffisamment appliquée

Des régulations existent déjà, chaque minibus doit être enregistré et avoir une licence, ainsi que se soumettre à une inspection mécanique deux fois par an.

En principe les minibus ne doivent pas avoir été en service au delà d’une durée de 10 ans, mais faute de contrôles suffisants ces réglementations sont peu appliquées.

Ainsi, le Premier Ministre Prayuth Chan-ocha, demande une plus stricte application de la loi dans les trois prochains mois, c’est-à-dire avant les prochaines vacances de Songkran, début avril.

« Nous sommes prêts à faire notre mieux. Nous avons plus de points de contrôle et plus de policiers que l’an dernier ».

Selon Sumet Ongkittikul, « il est aussi important de changer de modèle de véhicule que de changer les habitudes de conduite des chauffeurs et la manière dont les stations de minibus les régulent ».

Le conducteur du minibus de l’accident qui a fait 25 morts, dont lui-même, était sobre. Cependant il en était à son 5e aller-retours entre la province de Chantaburi et Bangkok, soit 31 heures de conduite.

Une autre solution a été proposée par l’ancien Ministre des transports, Chatchart Sittiphan, installer un GPS dans les minibus. Ces derniers devront être effectifs d’ici fin mars. Ce système, déjà mis en place dans les bus, a montré son efficacité en réduisant le nombre d’accident.