Le gouvernement pourrait proposer de dissoudre la Chambre dans les six mois, trois mois plus tôt que sa dernière proposition, car il cherche à empêcher d’autres manifestations des chemises rouges, selon des sources citées par le Bangkok Post.
Le gouvernement d’Abhisit est désormais un gouvernement en sursis, suite au bilan tragique de la soirée de samedi. Les combats ont fait 21 morts, dont un journaliste tué par balle, et 858 personnes sont blessées.
Une trêve fragile a prévalu de fait hier, bien que les chemises rouges disent vouloir se battre jusqu’au bout pour persuader le gouvernement de dissoudre le Parlement et convoquer une nouvelle élection. Les dirigeants des chemises rouges ont aussi demandé au Premier ministre de démissionner immédiatement et de quitter le pays.
Les membres clés lors de la coalition au pouvoir, le vice-premier ministre et secrétaire général du Parti Démocrate Suthep Thaugsuban et les membres de la coalition Newin Chidchob, Banharn Silpa-archa, Suwat Liptapanlop, Pradit Phataraprasit, Somsak Thepsuthin et Pairote Suwunchwee se sont réunis pour envisager la suite à donner aux événements de samedi, dont le bilan devrait encore s’alourdir, car au moins 90 blessés sont considérés dans un état grave.
La dissolution et de nouvelles élections pourrait être la meilleure option disponible pour le gouvernement, ont indiqué les sources citées par le Bangkok Post, ajoutant que le délai le plus probable pour la dissolution de la chambre basse serait de six mois.
L’UDD a précédemment rejeté une offre du Premier ministre de dissoudre le Parlement dans neuf mois. Après les affrontements, l’organisation a réclamé sa démission immédiate et qu’il assume la responsabilité pour les victimes de samedi.
M. Abhisit a déclaré dans une intervention télévisée que la décision de «reprendre» des zones autour du pont de Phan Fa ne s’est pas déroulée comme prévu. Les forces de sécurité dirigée par l’armée ont reçu l’ordre de battre en retraite pour éviter d’autres victimes, à la suite d’une farouche résistance de l’ UDD.
Le Premier ministre a aussi mentionné la présence de “terroristes” parmi les manifestant, des hommes armés utilisant des lanceurs de grenades M79, des grenades M67 et des mitrailleuses, y compris des fusils AK-47. Visiblement débordées les forces de l’ordre ont rapidement perdu le contrôle de la situation, surprises par la violence de la réaction des manifestants.
Un colonel de l’armée thaïlandaise a par la suite utilisé le terme de “guerre civile”, et mis en cause la tactique d’affrontement choisie, à savoir d’utiliser des militaires sans armes autres que des balles en caoutchouc, alors que certains manifestants étaient lourdement armés.
Le porte parole du gouvernement Panitan Wattanayagorn n’a pas exclu une autre opération pour reprendre les zones occupées par les chemises rouges, en disant que les forces de sécurité ont dû se retirer pour se regrouper et ajuster leur stratégie, mais serait prêtes pour la prochaine opération si nécessaire.
En fait de retrait, les photos publiées à la une des quotidiens thaïlandais, et les reportages diffusées par les télévisions montrent plutôt qu’il s’agissait d’une fuite désordonnée, compte tenu de la quantité importante de matériel abandonné sur place par les militaires.