Netiporn « Boong » Sanesangkhom, 28 ans, a été déclarée morte à l’hôpital universitaire de Thammasat mardi matin, plus de trois mois après avoir entamé une grève de la faim.

Netiporn, l’une des principales dirigeantes du groupe de protestation Thalu Wang, était emprisonnée dans l’établissement correctionnel central pour femmes du district de Chatuchak depuis le 26 janvier, après avoir vu sa libération sous caution révoquée dans le cadre d’une accusation de lèse-majesté.

Elle avait été condamnée à un mois de prison pour outrage au tribunal en lien avec une manifestation qui s’est transformée en bagarre avec devant le tribunal pénal de Bangkok Sud le 19 octobre 2023.

Elle et d’autres membres de l’opposition s’y étaient rendus soutenir un autre militant condamné à une peine de prison pour diffamation royale en vertu de l’article 112 du Code criminel pénal thaïlandais.

Netiporn a eu une crise cardiaque à l’hôpital correctionnel central juste après 6 heures du matin mardi, a déclaré le centre administratif pénitentiaire de Thaïlande. Les médecins ont immédiatement commencé à tenter de la réanimer et ont pris des dispositions pour qu’elle soit emmenée à l’hôpital universitaire de Thammasat. Elle y est arrivée à 9h30 et a été déclarée morte à 11h22.

La jeune femme avait joué un rôle clé dans les manifestations antigouvernementales qui ont ébranlé la Thaïlande dès 2020. Des milliers de jeunes avaient alors pris défilé dans les rues de Bangkok pour exiger des réformes démocratiques, notamment au sein de l’institution monarchique.

Deux autres opposants proches de Netiporn – Natthanon « Frank » Chaimahabud et Tantawan « Cowan » Tuatulanon – poursuivent également leur grève de la faim, bien qu’ils aient accepté des liquides et des médicaments.

Ils font face à une accusation de sédition découlant d’un incident survenu le 4 février lors d’un cortège transportant Son Altesse Royale la princesse Maha Chakri Sirindhorn.

Selon les données de TLHR au 30 avril de cette année, 1 954 personnes ont été poursuivies pour participation et expression politiques depuis le début des manifestations de Free Youth en juillet 2020. Au moins 272 personnes font l’objet d’accusations de lèse-majesté en vertu de l’article 112 et 152 ont été accusées de sédition en vertu de l’article 116.