Le groupe d’internautes activistes baptisé “Thailand F5 Cyber Army”  a annoncé hier soir sur sa page Facebook, le lancement d’une attaque de grande envergure contre le gouvernement militaire de la Thaïlande.

Le groupe qui compte plus de 20.000 membres sur sa page Facebook entend ainsi protester contre le récent projet qui prévoit un renforcement du contrôle et de la censure sur Internet avec la mise en place d’une passerelle unique d’accès au réseau, contrôlée par l’entreprise étatique CAT Telecom Co.

Un ultimatum contre la censure

Le 2 octobre, la “Thaïlande F5 Cyber Army” avait publié sur sa page Facebook  un premier ultimatum sommant la junte d’abandonner officiellement le projet  de filtrage unique des connexions internet  (single gateway) d’ici le 14 octobre, en menaçant de lancer de nouvelles attaques si leur demande n’était acceptée.

Mais le gouvernement est resté assez évasif sur ses intentions, se réfugiant derrière le fait qu’il ne s’agissait que d’un simple projet en discussion.

La “Thaïlande F5 Cyber Army» a donc annoncé hier qu’elle allait de nouveau s’attaquer aux sites Web gouvernementaux et aux serveurs publics, puis augmenter son offensive chaque semaine jusqu’à ce que le gouvernement renonce officiellement à son projet de contrôle renforcé de l’internet.

Le 1er octobre, répondant à l’appel de “The Thai Netizen Network” les internautes avaient déjà réussi à paralyser les principaux sites du Premier ministre, du ministère de la Défense et du ministère de l’Information et  des technologies (mict).

Les sites gouvernementaux ciblés

Plusieurs site comme le site officiel du gouvernement site thaigov.go.th, le site du ministère des TIC au mict.go.th et le site Web du Ministère de la Défense, mod.go.th. étaient restés inaccessibles pendant quelques heures à la suite d’une attaque dite DDoS.F5cyberarmy

D’un point de vue technique il ne s’agit pas d’une attaque sous forme de piratage informatique, mais d’un”déni d’accès” (DDoS) qui consiste à surcharger un serveur de connexions pour le rendre inaccessible.

Les cyber criminels réalisent en général ce type d’attaque avec des “bots”, c’est à dire avec des ordinateurs piratés qui répètent automatiquement un très grand nombre de connexions simultanées.

Mais dans le cas de la Thaïlande, il s’agit de véritables utilisateurs qui ont répondu à l’appel des médias sociaux pour se connecter en continu et utiliser en continu la touche F5 de leur PC (rechargement de la page), causant des surcharges sur les trois sites ciblés.