La situation est calme à Bangkok après l’annonce du coup d’Etat en Thaïlande et du couvre-feu de 22 h à 5h : de très grosses difficultés de circulation ont cependant été rapportées un peu partout dans Bangkok, alors que les habitants de la capitale tentaient de regagner leur domicile avant l’entrée en vigueur du couvre-feu.

La diffusion des toutes  chaînes de télévision est suspendue sur tout le territoire thaïlandais, ainsi que l’accès à certaines chaînes YouTube. Le BTS et le MRT (métro souterrain) ont interrompu leur service à partir de 22h. L ‘aéroport international de Suvarnabhumi fonctionne normalement: les passagers en partance peuvent franchir les barrages en présentant leur passeport et billets d’avion.

L’Ambassade de France a publié dans la soirée le communiqué suivant :

Le commandant en chef de l’armée de terre a annoncé un coup d’Etat, le 22 mai. La situation est calme. Un couvre-feu vient d’être imposé à partir de ce soir entre 22h et 5h. Il est instamment recommandé de le respecter.

Pour votre sécurité, il est conseillé d’éviter dans les jours à venir les éventuelles manifestations et rassemblements, dans la mesure où des incidents graves se sont déjà produits.
Les principaux points de rassemblement et de blocus à éviter dans la capitale sont actuellement les suivants (liste évolutive) :

  1. l’avenue Utthayan (anciennement avenue Aksa) dans le district de Thawi Watthana, dans l’ouest de Bangkok ;
  2. l’avenue Ratchadamnoen depuis “Government House” (bureaux du Premier ministre) jusqu’au pont Fa Lilat;
  3. le quartier de Chaeng Wattana (“Government Complex”).

Pour les déplacements vers les aéroports, il est recommandé de prévoir un délai raisonnable avant le départ en raison des embouteillages et des contrôles éventuels.

Les faits connus jusqu’à présent

Le chef de l’armée, le général Prayuth Chan-ocha a annoncé un coup d’Etat le 22 mai à 16h30 : la Constitution de 2007 est par conséquent suspendue et le gouvernement est dissout. Les rassemblements politiques de plus de cinq personnes sont interdits.

La décision a été prise après l’échec d”une nouvelle réunion de négociation entre les principaux protagonistes de la crise. La plupart des participants à cette réunion ont été arrêtés à l’issue de la réunion.

Les sites occupés par les manifestants des deux bords (PDRC et UDD) ont été évacués dans le calme par l’armée.  Les dirigeants politiques des deux partis rivaux sont «sous contrôle» de l’armée. La liste comprend entre autres Suthep Thaugsuban (chef du PDRC), Abhisit Vejjajiva (Ex-PM et leader de l’opposition), les ministres clés du gouvernement Pheu Thai, et les cinq principaux leaders des chemises rouges.

Certains dirigeants des chemises rouges à travers le pays sont aussi placés en garde à vue.

Le Premier ministre par intérim Niwatthamrong Boonsongpaisan (nommé après la destitution de Yingluck Shinawatra) n’est pas sous le contrôle de l’armée. On ne sait pas si il a officiellement accepté sa démission forcée.

Les rumeurs

Les membres de la famille Shinawatra, y compris Yingluck auraient quittéle royaume. Aucune confirmation pour l’instant. Aucun message de Thaksin pour le moment.

Les possibles scénarios dans les jours et les mois à venir

Le Sénat va probablement nommer un nouveau Premier ministre sous le contrôle de l’armée : les candidats possibles sont le général Prawit Wongsuwan, ex-chef de l’armée et Palakorn Suwanrath, un conseiller privé du roi. Les deux sont considérés comme très proches des milieux conservateurs et de l’armée.

Le nouveau gouvernement pourrait diriger le pays pendant un ou deux ans, sans doute plus longtemps que le précédent gouvernement nommé par les militaires en 2006 et dirigé par le général à la retraite Surayud Chulanont (2006-2007).

Une nouvelle Constitution sera probablement rédigée: le résultat à court terme, pour quelques mois, sera sans doute pacifique, mais temporaire. A plus long terme il faut s’attendre à de nouvelle réactions plus ou moins violentes des Chemises rouges qui pourraient choisir d’entrer dans la clandestinité.

 

 

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