Dans la perspective d’une intégration économique plus étroite en Asie du Sud et à l’ouverture de l’économie du Myanmar, la Thaïlande pourrait être confrontée à une pénurie de travailleurs.
«Ce qui nous préoccupe c’est le flux de travail qui aura lieu après la libéralisation du marché en 2015. Une pénurie de main-d’œuvre fait partie de nos principales préoccupations,.” a déclaré Sutapa Amornvivat, économiste en chef au Centre Siam Commercial Bank d’Intelligence Economique.
Tous les pays de l’Asean, réunis dans une communauté économique à partir de 2015 sont susceptibles d’avoir un besoin accru de travailleurs, en particulier du travail non qualifié, alors que le nombre de projets d’investissement est en augmentation.
«Les travailleurs peu qualifiés pourraient refluer vers ces pays et la Thaïlande pourraient souffrir de pénuries,” selon Mme Sutapa
Un certain nombre de projets d’investissement sont déjà prévus dans ces pays, y compris le Myanmar, qui exigeront beaucoup de main d’œuvre, généralement non qualifiée, at-elle dit.
Avec le Myanmar qui ouvre son économie, en invitant davantage d’investissements directs et de création d’emplois, la Thaïlande pourrait faire face à une pénurie de main-d’œuvre non qualifiée. De nombreux économistes et les investisseurs s’attendent à une augmentation des investissements directs, en particulier des industries intensives en travail.
“Un certain nombre d’ouvriers non qualifiés en Thaïlande pourrait se déplacer vers leurs propres pays comme le Myanmar, qui sont sur le point d’ouvrir leurs économies”
a déclaré Somprawin Manprasert, professeur assistant d’économie à l’Université de Chulalongkorn.
Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas fourni un plan clair en réponse à un déplacement possible du travail non qualifié et la Thaïlande a peut-être besoin de se repositionner sur des industries qui sont davantage liées à la main-d’œuvre nationale, comme les États-Unis et le Japon ont fait il y a plusieurs années.
Certaines industries comme la transformation du poisson (conserveries), de par leur nature ont besoin d’un avantage concurrentiel par le travail, généralement non qualifié et emploient une main d’œuvre majoritairement immigrée, surtout en provenance du Myanmar.
La question qui se pose maintenant pour l’industrie thaïlandaise est de conserver les travailleurs non qualifiés immigrés, ou de déplacer les lieux de fabrication là où une main-d’œuvre non qualifiée existe.