Le bilan de l’incendie qui a détruit le camp de réfugiés birmans de Mae Surin dans le région de Mae Hong Son s’élève à 45 morts, mais devrait sans doute augmenter dans les jours qui viennent car 11 autres personnes sont grièvement brulées et 96 sont légèrement blessés.

Parce qu’elle occupe une position centrale dans une région au passé mouvementé, la Thaïlande a servi, et sert encore, de terre d’asile à un grand nombre de minorités souvent persécutées dans leur propre pays. Aujourd’hui encore, les populations proche des frontières thaïlandaises avec le Laos ou la Birmanie regardent vers la Thaïlande pour échapper à la répression, ou à la pauvreté.

Le camp de Mae Surin, accueillant environ 3 700 réfugiés dans la province de Mae Hong Son, a été ravagé par un incendie qui s’est déclaré vendredi vers 16h00, heures locales . Je regrette cet incident, trop de personnes sont mortes, a déclaré dans la soirée le ministre de l’Intérieur Jarupong Ruaengsuwan à l’AFP.

Carte UNHCR des camps de réfugiés en Thaïlande

 La Thaïlande compte une dizaine de camps de réfugiés comme celui de Mae Surin

Il y a une dizaine de camps comme celui de Mae Surin en Thaïlande le long de la frontière birmane, qui abritent des réfugiés qui ont fui les combats entre l’armée et les groupes rebelles de minorités ethniques.

Depuis l’arrivée d’un gouvernement réformateur au Myanmar en 2011, la Thaïlande avait annoncé sa volonté de fermer ces camps une fois que la situation serait normalisée de l’autre côté de la frontière.

Mais le résultat de l’histoire mouvementée de la Birmanie perdure et entre 1,5 et 2 millions de Birmans, d’ethnies différentes, ont été forcés de se disperser en Thaïlande. Près de 300 000 personnes – appartenant principalement aux groupes ethniques Karen, Karenni et Mon – vivent dans neuf camps de réfugiés  le long de la frontière. Plusieurs centaines de milliers de membres de l’ethnie Shan résident également en Thaïlande ; la plupart du temps, ce sont des immigrants illégaux que le gouvernement thaïlandais ne reconnaît pas en tant que réfugiés.

D’après les agences de l’ONU les immigrés birmans sont plus d’1,4 million à gagner leur vie en Thaïlande, la plupart travaillant dans l’agriculture, l’industrie du poisson, le bâtiment, les usines de textiles et les emplois domestiques. Beaucoup ont fui les répression de la dictature des généraux birmans, mais aussi la misère quotidienne. En avril 2008 :  54 travailleurs clandestins birmans étaient retrouvés morts asphyxiés, entassés à l’arrière d’un camion transportant habituellement du poisson.

Parfois il s’agit d’un conflit qui dure depuis des décennies entre un pays voisin et une minorité, comme dans le cas des Karens, eux aussi en provenance de Birmanie.
L’Union nationale karen (KNU) se bat depuis 1949 pour que le pouvoir central accorde plus d’autonomie à l’Etat karen, mais la guérilla a été affaiblie ces dernières années en raison des offensives gouvernementales et de dissensions internes. On estime qu’environ 100.000 réfugiés Karens, se trouvent dans des camps en Thaïlande.