Alors que dans le monde, 1,35 million de personnes meurent chaque année d’accidents de la route, la Thaïlande doit faire face à 22 491 morts sur son territoire.

Le pays enregistre le deuxième taux de mortalité routière le plus élevé au monde derrière l’Iran. Selon certaines estimations, le coût des accidents de la route (morts, soins aux blessés et handicapés à vie) en Thaïlande représenterait jusqu’à 6% du PIB.

“Les Septs Jours les plus Dangereux”

“Les Septs Jours les plus Dangereux” (nom donné par la presse thaïlandaise pour désigner la période de Songkran) ont entraîné sur les routes, la mort de 386 personnes cette année. Un nombre en très faible diminution comparé à l’année 2018 où 418 usagers ont trouvé la mort.

La conduite sous influence de l’alcool ou encore les excès de vitesse sont les principaux responsables des accidents de la route durant le nouvel an thaïlandais.

sonkran accidents infograph fr - thailande-fr

Les deux roues principales victimes

Alors que la Thaïlande a signé en 2011 le plan de l’OMS “Une décennie d’actions pour la sécurité routière” et dispose d’un plan national, le pays a enregistré une diminution très faible du taux de mortalité liée aux accidents de la route.

Le pays est passé de 38,1 morts pour 100 000 personnes en 2013, à 32,7 morts pour 100 000 personnes en 2016 selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Ces chiffres sont cependant des estimations de l’OMS basées sur des rapports du gouvernement Thaïlandais.

omsgraph - thailande-fr
Les motos, cyclistes et piétons représentent 83% des décès sur les routes de Thaïlande selon l’OMS

Dans les pays développés, le taux de mortalité moyen se situe lui, autour de 8,3 morts pour 100 000 personnes.

Les motocyclistes, les piétons et les cyclistes représentent à eux seuls 83% des victimes de la route en Thaïlande.

Les pays en développement incluant la Thaïlande affichent 50% du trafic routier mondial avec presque 90% de la mortalité routière.

C’est aussi la première cause de mortalité chez les enfants et les jeunes de 5 à 29 ans.

Des moyens insuffisants

Le plan national de sécurité routière est bien existant mais très partiellement appliqué et financé. La mauvaise coordination des autorités responsables de la répression et de la sensibilisation de la population au danger est en partie responsable de ce lourd bilan.

Peu de moyens leur sont fournis et les lois sont souvent insuffisamment sécuritaires voire inexistantes. L’absence de sanctions concrètes et dissuasives comme dans le cas Redbull encourage aussi la population au non respect des règles de sécurité.

“ Le port du casque est obligatoire sur les motocycles. Pourtant seulement 51% des conducteurs et 20% des passagers se déplacent avec un casque. La mise en application de cette obligation se situe à 6 sur une échelle de 10.”

témoigne le Rapport sur la Sécurité Routière de 2018 de l’OMS

WHOroadaccidents - thailande-fr

En ville, la limitation de vitesse est de 80km/h, soit 30km/h au dessus de la limite recommandée par l’OMS.

Aucune loi n’encadre la sécurité des enfants à bord des différents transports.

https://youtu.be/hGwoK8D3MnU

Malgré un investissement plus important dans les transports en commun par exemple, les voies de circulation pour les piétons ou les cyclistes, restent quasi absentes.

Des progrès à accomplir

L’OMS, le gouvernement et l’Initiative Bloomberg pour la sécurité routière mondiale travaillent étroitement de concert pour établir une coordination décisionnelle et une cohérence législative, afin de diminuer le taux de 10 morts sur 100 000 d’ici à 2020.

Ils souhaitent également améliorer le système de données national du trafic routier et former le personnel compétent afin de garantir une meilleure action, aussi bien au niveau national que local.

Renforcer la législation sur des facteurs risques (port du casque, conduite sous l’emprise de l’alcool, port de la ceinture..) fait partie de la stratégie pour prévenir la mortalité routière. La répression doit aussi s’aligner sur le respect des lois pour gagner en efficacité.

Les contrôles fréquents et soutenus, sur une longue période, augmenteront le risque de détection de fraudes et de sanctions. Ces actions permettront de dissuader et d’obliger les usagers illégaux à renoncer à leurs habitudes insécuritaires.

http://www.khaosodenglish.com/news/crimecourtscalamity/calamity/2019/04/19/386-die-during-7-dangerous-days-of-songkran/

https://www.bangkokpost.com/opinion/opinion/1658236/killer-at-the-wheel-

http://www.searo.who.int/thailand/areas/road-safety/en/

https://www.thailand-business-news.com/economics/61400-road-casualties-wasting-6-thailands-gdp.html
1 comment
  1. Il serait bon de faire respecter à tous les règles de securité routière elementaire comme les feux rouges..Le port de vrais casques moto, des contrôles de vitesse et le port des ceintures de securté a tous les occupants d’un vehicule…vaste programme..

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