Dans la région Asie-Pacifique, la liberté de la presse et l’accès à une information fiable sont sérieusement menacés par la domination d’un modèle de contrôle étatique puissant, voire autoritaire, sur l’information, notamment par le biais de la propriété économique des médias, selon RSF (Reporters sans frontières)

Sur les 32 pays et territoires de la zone, 20 ont vu leur score économique baisser dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2025.

Une repression inspirée par le modèle chinois

La répression de la liberté de la presse, de plus en plus inspirée par le modèle chinois de contrôle de l’information, se diffuse dans la région. En Birmanie (169e), depuis le coup d’État militaire, de nombreux médias indépendants ont été démantelés et contraints à la clandestinité ou à l’exil.

À Hong Kong (140e), où la situation de la liberté de la presse devient “très grave”, et au Cambodge (161e), la répression de la liberté de la presse a conduit à des résultats similaires : fermetures de médias, départs de journalistes – souvent contraints à l’exil dans des conditions précaires – et concentration des financements autour de médias progouvernementaux.

En Afghanistan (175e), au moins douze médias ont été contraints de fermer en 2024 à cause des nouvelles directives imposées par les autorités talibanes. Un autre risque de création de déserts de l’information dans la région est la suspension des programmes en ondes courtes de Radio Free Asia (RFA) en mandarin, tibétain et laotien. Cette suspension résulte de la décision de démanteler l’organisme qui finançait ces programmes, l’USAGM, par le président Trump en mars 2025.

Concentration et collusion avec le pouvoir politique

Dans certains pays, la concentration des médias entre les mains de magnats de la presse représente une menace pour le pluralisme de l’information. En Inde (151e), en Indonésie (127e) et en Malaisie (88e), quelques conglomérats liés au pouvoir politique dominent la majorité des groupes médiatiques.

En Thaïlande (85e), de grands groupes médiatiques entretiennent des liens étroits avec l’élite militaire ou royale, influençant directement le contenu qu’ils diffusent. De même, en Mongolie (102e), des personnalités influentes du monde des affaires, souvent proches du pouvoir, détiennent la plus grande part des médias et les utilisent pour servir leurs intérêts politiques et économiques. Au Pakistan (158e), les autorités se servent du retrait des publicités gouvernementales comme levier pour mettre la pression sur les médias critiques et les affaiblir financièrement

La région compte également certains des États les plus aguerris dans l’art de contrôler les médias. En Corée du Nord (179e), les médias ne sont rien d’autre que des outils de propagande soumis au régime totalitaire. En Chine (178e) et au Vietnam (173e), les médias appartiennent à l’État ou à des groupes proches des partis communistes qui les dirigent. Dans ces deux pays, la seule forme de journalisme digne de ce nom provient de reporters indépendants opérant dans la clandestinité, sous une menace constante et dans la précarité financière, tandis que les médias étrangers peuvent être mis sur liste noire à tout moment et leurs bureaux fermés s’ils osent traiter un sujet tabou.

Source : | RSF

2 comments
  1. Pensez vous que l’on béneficie réellement d’une presse libre, sous nos lattitudes ? Où toute l’information est géneralisée d’un canal à un autre, ou la plupart des journalistes réellement indépendants n’ont plus le droit réel à la parole, où l’information est autorisée à la diffusion après être passée à la censure, manipulée, pro-gouvernementale ou non, si elle peut indirectement servir à « la cause » dirigeante. Toute notre fausse démocratie qui tend à montrer les horreurs de l’ailleurs et la tranquilité de nos contrées… Ces pays ont fait ouvertement ce que l’occident a sournoisement realisé au fil des ans en silence.

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